Les Français adeptes des voitures hybrides (essence-électricité) et diesel ont subi une nette hausse de leurs budgets en 2016, malgré des cours du pétrole en baisse, selon une étude de l'Automobile Club Association (ACA) publiée jeudi.

Comme chaque année pour son « budget de l'automobiliste », qui a selon lui augmenté davantage que l'inflation l'année dernière, l'ACA (940.000 membres revendiqués) s'est intéressé à quatre véhicules-types achetés neufs et utilisés pendant quatre ans. Il s'agit d'une Renault Clio essence, d'une Dacia Logan diesel, d'une Peugeot 308 diesel et d'une Toyota Prius hybride. Dans les scénarios de l'ACA, les deux premières voitures roulent 8.469 km par an, tandis que les deux dernières en parcourent 15.739.

La Clio essence a affiché l'an dernier un budget en hausse de 1,5% à 5.883 euros. La hausse la plus modeste revient à la Logan, avec un budget en progression de 0,5% à 4.756 euros, tandis que celui de la Peugeot diesel a augmenté de 4,8% à 8.335 euros. Mais la plus forte hausse revient à la Prius, avec un budget en progression de 8,6% à 9.471 euros.

Une réduction de la subvention pour l'hybride

Les hybrides, qui associent moteur thermique et électrique, leurs batteries étant rechargeables sur secteur, ont représenté 2,9% des immatriculations de voitures particulières neuves en France en 2016, une baisse de 0,3 point, selon le Comité de constructeurs français d'automobiles (CCFA). Ce repli d'une catégorie à l'image « verte » grâce à de faibles émissions de CO2 s'est effectué sur fond de réduction des bonus gouvernementaux à l'achat, passés à 750 euros en 2016 contre près du double l'année précédente.

Cette moindre subvention s'est accompagnée d'une hausse des prix catalogue de la Prius, dont la nouvelle génération a été présentée fin 2015 : +5,2%, le poste « achat-reprise » bondissant même de 15% en raison de la baisse des cotes d'occasion. Malgré les multiples signes donnés par le gouvernement pour décourager les acheteurs de diesel, entre alourdissement des taxes sur le gazole, restrictions de circulation voire interdiction à moyen terme dans certaines villes, l'acheteur de 308 diesel a été mieux loti que celui de Prius en 2016 avec un budget annuel de plus de 1.000 euros inférieur.

« Une hausse des dépenses automobiles au-delà du taux d'inflation »

A 8.335 euros, la Peugeot a toutefois coûté 4,8% plus cher à son propriétaire qu'en 2015, selon l'ACA qui pointe « le prix catalogue du véhicule (+3,7%) et une reprise moins favorable (-4,7%) », ainsi qu'une « augmentation des pièces de rechange Peugeot de 4,66%, des frais de peinture de 3,4% et de la main-d'œuvre de 2,5% ».

« L'année 2016 a été marquée par une hausse des dépenses automobiles au-delà du taux d'inflation général de 0,2% », a résumé le président de l'ACA, Didier Bollecker. En 2015, celles-ci s'étaient très légèrement contractées. « Le prix catalogue de nos voitures de référence a progressé (...) et les dépenses d'entretien, de péages et les primes d'assurance (dans une plus sage mesure), elles, se sont envolées », a indiqué Didier Bollecker, cité dans un communiqué. L'ACA a également renouvelé jeudi son diagnostic de « délire fiscal » sur les carburants à la pompe. Selon l'association, les prix des produits pétroliers hors taxes ont « certes baissé » mais les taxes « ont continué de grimper jusqu'à cinq fois l'inflation pour le super et 17 fois l'inflation pour le gazole ».