La croissance devrait atteindre 1,6% en moyenne en France lors du prochain quinquennat, ce qui devrait permettre au chômage et à la dette publique de refluer progressivement, selon les estimations publiées mardi par l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

Ces hypothèses sont issues d'un scénario « à environnement inchangé », a toutefois prévenu lors d'une conférence de presse Xavier Ragot, président de l'institut de recherche, insistant sur « l'incertitude liée à la présidentielle ». « Cela ne présage pas des politiques qui seront menées », a-t-il insisté.

Dans ce scénario central, la croissance du PIB devrait atteindre 1,5% cette année, un niveau conforme au chiffre attendu par le gouvernement. Elle redescendrait ensuite à 1,4% en 2018, avant de repasser à 1,5% en 2019 puis 1,7% en 2020 et 2021 – soit « un niveau proche de 1,6% » en moyenne sur l'ensemble du quinquennat, note l'OFCE.

260.000 créations d'emploi attendues en 2017

Dans ces conditions, « le chômage devrait se résorber petit à petit », selon Eric Heyer, directeur du département analyse et prévision de l'institut. Le taux de chômage tomberait ainsi à 9,4% en 2017 puis 9,2% en 2018, pour finalement atteindre 7,8% en 2022.

Sur la seule année 2017, l'économie française créerait 260.000 emplois, « en supposant que les dispositifs fiscaux soient conservés et la prime à l'embauche maintenue », souligne l'institut. La baisse du chômage serait néanmoins limitée en raison du retour sur le marché du travail des personnes ayant bénéficié du plan formation.

2% d'inflation

L'inflation se rapprocherait pour sa part d'un rythme de 2% en glissement annuel, fixé comme cible par la banque centrale européenne, sans toutefois dépasser ce cap. « Il n'y a pas actuellement de risque d'emballement, comme il n'y a pas de risque déflationniste », a souligné Eric Heyer.

La dette publique devrait quant à elle légèrement se réduire, à la faveur de cette légère embellie économique, tout en restant à des niveaux élevés. Elle atteindrait ainsi 95,9% du PIB cette année (après 96% en 2016), puis 95,5% l'an prochain, 94,4% en 2019 et enfin 89,5% en 2022.

« Au final, à l'horizon de la fin du prochain quinquennat, l'ajustement réalisé jusqu'à aujourd'hui dégage des marges de manœuvre limitées mais significatives », souligne l'OFCE, qui actualisera ses prévisions début juillet après les élections présidentielle et législatives.