Le niveau du déficit public 2016, supérieur aux attentes, est « inquiétant » et « interdit toute marge de manœuvre au futur président de la République », a estimé vendredi le président de la commission des Finances de l'Assemblée, Gilles Carrez (LR).

« La médiocrité du résultat interdit toute marge de manœuvre au futur président de la République car elle condamne tout espoir d'atteindre 3% de déficit public en 2017 attendu par nos partenaires européens », a considéré Gilles Carrez dans un communiqué. A ses yeux, le déficit de 3,4% du produit intérieur brut est également « inquiétant », « l'objectif pourtant très modeste de réduction (-3,3% contre -3,6%) n'a même pas pu être tenu alors que se multiplient les conditions favorables avec la baisse des taux d'intérêt et un contexte international propice ».

Et « sans la réduction de l'investissement public local, le déficit se serait aggravé », a jugé le député-maire Les Républicains du Perreux-sur-Marne (Val-de-Marne). « L'accumulation des dépenses reportées à la fin de l'année et plus encore en 2018 ne peut qu'aggraver la situation », selon lui.

Carrez appelle à « des réformes courageuses »

Le président de la commission des Finances a aussi qualifié de « catastrophique » l'érosion des recettes fiscales, y voyant la preuve de « l'échec d'une croissance réduite à 1,1% en 2016 contre 1,9% en Allemagne, un écart jamais constaté ». Quant à la progression de la dette par rapport au PIB, Gilles Carrez l'estime « manipulée grâce à près de 40 milliards d'euros de primes d'émission, qui ont eu pour seul but d'empêcher le franchissement du seuil de 100% d'endettement ». La dette publique, qui continue à s'accumuler tant que les comptes publics sont dans le rouge, a atteint 2.147 milliards d'euros fin 2016, soit l'équivalent de 96% du PIB, contre 95,6% fin 2015.

Convaincu que « le gouvernement et sa majorité paient leur incapacité à mener les réformes de structure dont notre pays a besoin », l'élu LR a jugé que « la gravité de la situation économique et financière » appelle « des réformes courageuses permettant de rétablir la compétitivité de nos entreprises, de réduire le poids de la dépense publique ainsi que les contraintes de toute nature qui étouffent l'économie ».