Réuni ce matin, le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) a appelé les banques à une « vigilance particulière » sur les conditions d’octroi de crédits immobiliers, dont il constate « l’assouplissement » récent.

Dans leur empressement à satisfaire l’exceptionnelle demande actuelle sur le marché des crédits immobiliers, les banques font-elles preuve d’imprudence ? C’est, en substance, la question que pose le HCSF. L'institution s’inquiète en effet des conséquences de la surchauffe actuelle de la production de crédits immobiliers qui, chaque mois, bat de nouveaux records : 33,4 milliards d’euros en décembre 2016 ; 37,4 milliards en janvier 2017, selon la Banque de France.

Le Haut conseil annonce ainsi suivre « avec attention [cette dynamique], sa tarification et la rentabilité des opérations de crédit ainsi que les conditions d’octroi et les pratiques de financement ». En filigrane, une crainte : que les banques, confrontées à une conjoncture exceptionnelle et engagées dans une féroce concurrence, prennent trop de risques dans l’octroi des nouveaux crédits. Le HCSF estime ainsi important que « ces évolutions ne contribuent pas à fragiliser le secteur bancaire ni ne favorisent l’apparition d’une dynamique spéculative ».

Assurance-vie : le HCSF prend acte de la baisse des taux

L’institution, créée en 2013, est présidée par le ministre des Finances, Michel Sapin, et rassemble notamment le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, et le président de l'Autorité des marchés financiers, Gérard Rameix. Elle a pour mission d'« analyser, surveiller et maîtriser » les risques de dysfonctionnement du système financier. L’extension de ses pouvoirs, dans le cadre de la loi Sapin II, avait fait polémique en décembre dernier : le HCSF a en effet la possibilité, en cas de crise grave, de restreindre les retraits sur les assurances-vie.

Dans ce domaine, l’institution, dont un des chevaux de bataille est la modération de la rémunération des fonds euros, prend acte, dans un communiqué, de « l’ajustement à la baisse des rendements offerts aux épargnants ». Selon la Fédération française de l’assurance, les taux servis en 2016 ont chuté plus qu’anticipé, perdant en moyenne un demi-point, de 2,30% à 1,80%.

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