Si de nombreux Français sont pris à défaut sur le taux du Livret A, ils sont bel et bien conscients que les rendements sont actuellement au plus bas. Est-ce toutefois suffisant pour chambouler leurs portefeuilles ?

« Connaissez-vous le taux de rémunération du Livret A ? » A cette question ouverte, 40% des sondés livrent la bonne réponse, 0,75%. Mais 18% avancent un taux inférieur, 15% un taux supérieur, et 27% passent leur tour, selon une enquête Ipsos pour le Cercle des épargnants publiée hier (1). Le niveau de connaissance des Français concernant le Livret A n’est toutefois pas si mauvais : fin 2016, l’institut Ifop posait la même question à son panel, pour une étude gouvernementale, mais en livrant trois propositions (0,75%, 1% et 2%). Le résultat était inverse : 78% de bonnes réponses.

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Au-delà de l'anecdote, plus de quatre sondés sur cinq (83%) se montrent conscients que les taux d’intérêt sont actuellement bas, voire « très bas » pour 59% des personnes interrogées. Un contexte qui ne semble pas avoir d’impact immédiat sur les produits détenus par les ménages : plus des trois quarts des Français affirment détenir un Livret A, un LDDS ou un LEP, et près de la moitié une assurance-vie (49%) ou un produit d’épargne logement, PEL ou CEL (45%). Un schéma qui n’évolue qu’à la marge par rapport à 2016 selon cette étude. Interrogés sur les produits qu’ils privilégient pour épargner, les Français livre le même tiercé.

L’immobilier préféré aux placements à long terme

Fidèles à leurs produits d'épargne habituels, les Français sont-ils tout de même attirés par d'autres placements, potentiellement plus rémunérateurs ? Pas nécessairement. Pour 41% des sondés, la conjoncture les incite « à ne rien faire », et 21% des personnes interrogées affirment qu’elles n’épargnent pas. Les autres ? Seuls 13% des sondés disent rechercher des « placements mieux rémunérés », « quitte à ne pas toucher [leur] argent pendant quelques années ». Ils sont plus nombreux (18%) à se déclarer prêts à investir dans l’immobilier. Une proportion qui grossit nettement dans les rangs des 35-44 ans (31%) et des CSP+ (31%).

Autre conséquence des taux bas : la proportion des sondés souhaitant « épargner davantage » baisse chaque année, de 35% en 2014 à 23% en 2017. Par ailleurs, 22% des Français comptent puiser dans leur épargne pour consommer plus, en 2017, contre 15% l’an passé.

(1) Sondage « Les Français, l’épargne et la retraite » réalisé en ligne et par téléphone par Ipsos pour le Cercle des épargnants auprès d’un panel d’un millier de Français majeurs, du 10 au 22 février 2017.