Fleuron français de la néobanque, le Compte Nickel se focalise pour l’instant sur son développement en France et remet à plus tard ses ambitions de lancement dans d’autres pays européens.

Alors que l’allemande N26 revendique désormais 300.000 utilisateurs dans 17 pays européens, où en sont les projets d’extension à l’international de Compte Nickel, le fleuron de la néobanque française ? Au point mort, au moins à court terme. « Pour le moment, nous restons focalisés tant la montée en charge en France est importante et nos ressources de start-up limitées », a expliqué à cBanque Hugues Le Bret, le président de la Financière des paiements électroniques (FPE), l’établissement de paiement qui commercialise Compte Nickel.

Le compte sans banque a en effet dépassé, à la mi-février, les 500.000 comptes ouverts (dont 425.000 actifs), trois ans presque jour pour jour après son lancement. Au rythme de 26.000 ouvertures par mois - ce qui lui fait revendiquer le statut de « numéro 1 des ouvertures de comptes en France » -, Compte Nickel devrait atteindre rapidement, sans doute à la mi-2017, le cap des 600.000 comptes actifs, où se situe son seuil de rentabilité. Il faudra toutefois faire avec un nouveau contexte concurrentiel. Deux acteurs extra-bancaires, Orange Bank et Carrefour Banque, s’apprêtent en effet à faire leur entrée sur le marché du compte de paiement, avec un modèle de distribution « phygital » - contraction de physique et digital - proche de celui du Compte Nickel.

Pas d’ouverture à l’international, donc, à court terme, mais une idée que Hugues Le Bret garde « dans un coin de tête pour le moyen terme ». L’agrément détenu par le Compte Nickel est en tout cas « passeportable », c’est-à-dire valable dans les autres pays de l’Union européenne. Et la FPE a levé, depuis sa création, 35 millions d’euros, notamment auprès du prestigieux fonds Partech Ventures, dont une des spécialités est d’aider au déploiement à grande échelle des modèles économiques qu’il soutient.