Quels sont les nouveaux moyens de paiement qui intéressent les Français ? Et ceux qu’ils n’envisagent absolument pas d’utiliser un jour ? L’institut Harris Interactive leur a posé la question, et leurs réponses réservent quelques surprises.

1.100 milliards de dollars US en 2014 ; 2.000 milliards en 2024 : en l’espace de 10 ans, les revenus générés par l’industrie des paiements vont presque doubler, selon le Boston Consulting Group. Dans ce contexte, qui est aussi celui d’une révolution technologique et réglementaire, il n’est pas étonnant de voir arriver sur ce marché un flot continu de nouvelles manières de payer, dont on se demande bien desquels les consommateurs vont réellement s’emparer.

Pour tenter de déterminer l’avenir de dix de ces nouveaux moyens de paiement, Harris Interactive a choisi de croiser, dans une récente étude (1), deux paramètres : leur potentiel, tel que perçu par les consommateurs interrogés, et l’intention d’utilisation de ces derniers. L’institut parvient ainsi à faire le tri entre des moyens de paiement dont l’avenir fait consensus, et d’autres qui devraient rester au rang de l’anecdote.

Le sans contact au top

Sans grande surprise, c’est la plus mûre des nouveautés retenues par l’étude qui obtient le meilleur ratio potentiel/utilisation : la carte bancaire sans contact, qui devrait en 2017 en France dépasser le milliard de paiements effectués en une année civile. 41% des sondés l’utilisent déjà au quotidien, et 67% pensent que cette nouveauté, dont le développement est souhaité à la fois par les banques et les pouvoirs publics, va se généraliser.

Autre item qui recueille un niveau élevé d’intention d’utilisation, le paiement en ligne, du type PayPal ou Paylib, utilisé par 39% des sondés. Ces derniers le voient plutôt, à terme, comme un moyen de paiement secondaire, alternatif à la carte bancaire pour régler de gros achats effectués sur internet.

Ils ne sont encore que 7% à l’utiliser, beaucoup n’en ont pas spécialement envie mais 47% des sondés pensent qu’elle va se généraliser : la carte titre restaurant est l’archétype du moyen de paiement imposé, selon Harris Interactive. C’est aussi le cas, dans une moindre mesure, du paiement mobile sans contact, dont 56% des Français estiment qu’il est appelé à se généraliser, principalement pour les achats du quotidien. Pourtant, ils sont encore rares, parmi les non utilisateurs, à avoir l’intention de s’y mettre : moins de 1 sur 5 (18%).

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Les flops du SMS et du QR code

Utilisées par seulement 4% des sondés, les cartes prépayées rechargeables, dans le collimateur des pouvoirs publics, devraient rester un moyen de paiement de niche, destiné à certains achats du quotidien. Près de 9 Français sur 10 n’envisagent en aucun cas de l’utiliser.

Autres moyens de paiement de niche et appelés à le rester : les paiements par SMS et par QR code. Le premier, qui permet de facturer un achat directement sur sa facture de téléphone, n’intéresse que 8% des Français, et 22% pensent qu’il est appelé à disparaître. Cette technologie, toutefois, pourrait s’épanouir pour les dons aux bonnes œuvres. Le second, qui permet de régler un achat en scannant avec son smartphone un QR code affiché par la caisse d’un magasin, ne convainc lui que 8% des Français. 21% pensent également que ce moyen de paiement est appelé à disparaître, supplanté par le paiement mobile sans contact.

Enfin, malgré - ou à cause ? - de la médiatisation du bitcoin, seuls 12% des Français envisagent d’utiliser des monnaies virtuelles. Elles aussi auront du mal à sortir d’usages de niche.

La carte bancaire a de beaux jours devant elle

L’ère de la carte bancaire est encore loin d’être terminée, confirme l’étude de Harris Interactive. 54% des sondés ont encore augmenté leur utilisation de ce moyen de paiement au cours des dernières années, contre 13% seulement pour les espèces et 7% pour le chèque. Ce dernier, est dans une dynamique inverse : 51% des sondés l’utilisent de moins en moins.

(1) Les nouveaux moyens de paiement : quelles sont les solutions de demain ? Enquête réalisée en ligne du 6 au 8 septembre 2016 auprès de 1.018 personnes représentatives de la population française en termes de sexe, d'âge, de CSP et de région.