La Fédération française de l’assurance a dévoilé ce matin le rendement moyen servi sur les fonds en euros en 2016 : à 1,80%, il chute sévèrement par rapport aux 2,30% de 2015.

Tous les rendements des fonds en euros ont baissé en 2016 par rapport à 2015. Les corrections les moins prononcées sont ainsi de 0,20 point, quand certains rendements ont chuté de plus de 0,70 point, en ce qui concerne les fonds en euros « classiques ». La norme de l’année 2016 était ainsi une baisse de rémunération d’un demi-point.

Cette tendance se concrétise donc dans le rendement moyen estimé par la Fédération française de l’assurance (FFA) : 1,80% pour l’année 2016, contre 2,30% selon l’estimation de la FFA pour 2015. L’érosion des rendements s’est donc clairement accentuée, après des années de baisse régulière : 3% en 2011, 2,90% en 2012, et 2,80% en 2013, 2,50% en 2014, et donc 2,30% puis 1,80% en 2015 et 2016.

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L’efficace pression des autorités de tutelle

Pour l'année 2016, la baisse de rendement a donc été plus importante qu'attendu. Voici quelques mois, les observateurs prédisaient un taux moyen sous la barre symbolique des 2%, mais plutôt à 1,95%, pour le cabinet Facts & Figures, ou à 1,90%, pour l’assureur AG2R La Mondiale.

Comment expliquer que la diminution ait dépassé les attentes ? Ces dernières années, les assureurs avaient plutôt pris l’habitude de prendre le contrepied, en servant une rémunération plus avantageuse que prévue. Cette fois, la donne était différente : « Concrètement, les assureurs ont été incités par les autorités de contrôle (ACPR et HSCF) à baisser les taux servis davantage que la normale », explique le site prescripteur Goodvalueformoney (GVFM), développé par le cabinet Facts & Figures, dans une newsletter dédiée aux rendements des fonds en euros.

GVFM estime ainsi que son estimation initiale de 1,95% reflète bien la santé financière des fonds en euros, mais que les assureurs ont volontairement servi une rémunération moindre, suivant ainsi les recommandations de leurs autorités de tutelle. Pourquoi ? Pour « dissuader » les épargnants de continuer à investir sur les fonds en euros, pour « renforcer encore plus leur provision pour participation aux bénéfices (PPB) avec des dotations moyennes de l’ordre de 0,20% à 0,40% », et pour se « protéger » d’une « éventuelle hausse brutale des taux d’intérêts ».

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