Crédit Agricole a cédé sa filiale grecque de crédit à la consommation à Bob Diamond, l'ancien directeur général de la banque britannique Barclays, emporté par le scandale du Libor en 2012.

Confirmant une information du quotidien économique Financial Times, cette transaction, finalisée mardi, s'est effectuée « dans de bonnes conditions » pour Crédit Agricole Consumer Finance, a déclaré vendredi à l'AFP une porte-parole du groupe, sans en révéler le montant.

La structure, Credicom, ne réalisait plus d'opérations de financement depuis 2012 ne gérant que les contrats existants, a-t-elle indiqué précisant que ses encours s'élevaient à 39,3 millions d'euros à fin décembre 2016 contre 1,3 milliard d'euros en 2009-2010, au plus fort de son activité. Cette acquisition permet au fonds d'investissement Atlas Merchant Capital, fondé par Bob Diamond, patron déchu de Barclays, d'obtenir une licence bancaire en Grèce.

Bob Diamond avait été poussé à la démission en 2012 à la suite de la révélation du scandale des manipulations du taux interbancaire Libor. La banque britannique avait été la première ébranlée par ce retentissant scandale, qui a depuis touché de nombreux établissements à travers le monde.

Un outil de financement pour entreprises endettées

Selon le Financial Times, Bob Diamond compte transformer l'entité grecque en un outil d'investissement à destination des entreprises grecques fortemement endettées ayant des difficultés à se financer auprès des établissements bancaires locaux.

Cette nouvelle société devrait être dirigée par Anthimos Thomopoulos, ancien directeur général de la banque du Pirée (Piraeus Bank), avance le quotidien britannique. Il avait démissionné en janvier 2016 de cet établissement, l'une des quatre principales banques privées de Grèce, sur fond des pressions, selon la presse grecque, du Fonds hellénique de stabilisation financière, qui le tenait responsable pour les difficultés apparues à l'augmentation du capital de la Banque du Pirée.

Une enquête judiciaire préliminaire avait alors été ouverte sur la base des articles parus dans la presse grecque, sans aboutir toutefois à l'ouverture des poursuites pénales. Depuis, il avait à nouveau prétendu à la direction de la banque du Pirée fin décembre 2016 avant de retirer sa candidature. Le Fonds grec de stabilisation financière, surveillé par les créanciers de la Grèce, n'y étant pas favorable, selon la presse locale.