Après l’Australie, c’est en Corée du Sud que le lancement d’Apple Pay, le service de paiement mobile embarqué sur les iPhones, pourrait être contrarié. La raison : la fronde de certaines sociétés spécialisées dans le paiement, qui ont saisi l’autorité locale de la concurrence en septembre dernier.

Au pays de Samsung, Apple Pay passe mal. La firme californienne a rencontré ses derniers jours le régulateur coréen du secteur financier, pour discuter des conditions réglementaires d’un lancement du service de paiement à la pomme. Mais quatre sociétés coréennes, spécialisées dans les paiements, avaient pris les devants en septembre dernier, en saisissant les autorités coréennes de la concurrence. Objectif : contraindre Apple à libérer l’accès au composant NFC embarqué dans son smartphone.

Actuellement, la Pomme réserve en effet l’usage de cette technologie à Apple Pay, son service de paiement mobile maison. Tout établissement souhaitant autoriser ses clients à payer avec leur iPhone est donc contraint de passer par Apple Pay, moyennant finances et le partage d’informations sur le paiement. Des conditions intenables pour nombre d’acteurs du marché des paiements.

Le précédent australien

Dans ce contexte, le lancement d’Apple Pay pourrait être retardé en Corée du Sud, un pays très porté sur les nouveautés technologiques. Le géant californien y est déjà supplanté par Samsung Pay, déjà lancé, et pourrait arriver aussi après Android Pay, la solution du concurrent Google, qui a déjà tissé des partenariats locaux.

Il y a un précédent à la fronde coréenne. En Australie, trois banques ont entamé depuis près d’un an un bras de fer avec Apple pour la même raison : l’accès à la puce NFC de l’iPhone. Elle se sont vues opposer un refus très ferme de la firme californienne, justifié par des questions de sécurité. Si le recours des banques australiennes a peu de chances d’aboutir, leur fronde a toutefois contrarié le lancement d’Apple Pay en Australie. Le service n’est en effet supporté que par une seule banque, alors même que les Australiens montrent une appétence très importante pour le paiement mobile.

Au point mort en France

En France, la situation d’Apple Pay n’est guère meilleure. Huit mois après son lancement, seuls le groupe BPCE (Banque Populaire - Caisse d’Epargne) et Carrefour Banque le prennent en charge. Les service est également disponible via les services de paiement mobile Orange Cash et Boon.

Mais rien n’indique que d’autres banques viendront gonfler ces rangs à court terme. Récemment, la Banque Postale a par exemple indiqué qu’Apple Pay ne faisait pas partie de ses chantiers pour 2017. Les banques françaises semblent plutôt miser sur Paylib Mobile, une solution française développée par le Groupement des cartes bancaires et d’ores et déjà lancée par la Société Générale et le Crédit Mutuel Arkéa. Problème : elle est dans l’immédiat réservée aux mobiles Android.

Mise à jour (3 avril 2017, 14h50) - Selon Les Echos, l'autorité de la concurrence australienne a donné raison à Apple : la firme est en droit de fermer l'iPhone aux systèmes de paiement concurrents d''Apple Pay.