Que valent les Marie Quantier, Yomoni, Advize ou autre WeSave ? Ces fintechs qui se vantent de dépoussiérer l’assurance-vie en ligne en mêlant algorithmes, pédagogie, investissement à long terme et perspectives de rendements élevés. Banc d’essai.

Pas une semaine passe sans qu’un acteur n’annonce le lancement d’une offre d’assurance-vie basée sur les ETF, ces fonds répliquant un indice, ou sur du conseil d’allocation automatisé. Un rapide coup d’œil aux acteurs montre cependant une extrême hétérogénéité sur ce marché naissant.

Ainsi des acteurs déjà établis lancent des contrats orientés ETF (ou trackers) en gestion pilotée : Altaprofits et la gestion indicielle Lyxor Asset Management (1), l’option Allocation Opportunités 100% trackers de Placement Direct, ou le dernier-né, le contrat Link Vie géré par Oradéa et proposé par Primonial. Sans oublier les allocations conseils de Lyxor chez Assurancevie.com ou, dans un autre registre, l'« assistant patrimonial digital » Althos 360° proposé par Althos Patrimoine. En parallèle, de nouvelles fintechs se positionnent, comme Activeseed, Fundshop ou Grisbee. Nalo, en cours de lancement, proposera pour sa part une gestion pilotée ressemblant beaucoup à WeSave ou Yomoni, mais avec Generali pour assureur. Et la liste n'est pas exhaustive...

Une gestion réellement 100% en ligne

Qu’apportent ces assurances-vie « nouvelle génération » ? cBanque a pu tester (voir la méthodologie ci-dessous) les quatre acteurs phare de ce marché hétéroclite : les plateformes de gestion conseillée Advize et Marie Quantier, ainsi que les gestions sous mandat Yomoni et WeSave. Premier constat, sur l’aspect numérique : là où peu de distributeurs permettent souscription et rachat dématérialisés, ces nouveaux acteurs ont tous ou presque (2) basculé vers le « zéro papier » : Marie Quantier, WeSave et Yomoni vont jusqu’à permettre la mise à jour de la clause bénéficiaire de façon dématérialisée.

Lire aussi : Quelles assurances-vie peut-on gérer 100% en ligne ?

Ces fintechs ambitionnent surtout de bouger les lignes sur la gestion de l’épargne, en se montrant transparentes tout en affichant des performances alléchantes, le nerf de la guerre. Sur l’année 2016, elles grimpent à 5% sur le profil audacieux d’Advize, 7% sur le profil le plus risqué chez Yomoni (3). A titre de comparaison, le plus offensif des mandats de Boursorama Vie a livré du 8%. Sur l’aspect rendement, ces fintechs sont donc parvenues à donner des gages à leurs clients potentiels.

L’atout suivi, l’épargne-projet et la boîte à outils

Reste l’aspect gestion et vie du contrat. Là, deux différences de fond sautent aux yeux. La première est évidente : Yomoni et WeSave proposent un service comparable, puisqu’il s’agit d’une gestion pilotée, mais Advize ne réalise pas les arbitrages à la place de l’épargnant, d’où le concept de « copilote », et Marie Quantier se positionne bien plus comme une boîte à outils à la disposition de l’épargnant. La deuxième différence est plus subjective : si toutes ces plateformes veulent démocratiser l’épargne financière, la méthode diverge. Advize devrait plaire aux néophytes, quand les investisseurs expérimentés apprécieront le niveau de détail disponible sur Marie Quantier.

Investissement risqué oblige, via les ETF, ces plateformes soumettent logiquement les souscripteurs à un questionnaire permettant d’établir leur profil de risque. Mais ces fintechs en profitent pour pousser les épargnants à définir leur projet, en détaillant leurs objectifs, aussi bien sur la durée de placement que sur la somme à atteindre. Ils modélisent aussi le niveau de perte ou de gain envisageable dans ce cadre. Les quatre fintechs se rejoignent enfin sur l’aspect suivi. Si le niveau de précision diverge, elles envoient toutes un rapport régulier permettant de garder un œil sur l’évolution de son épargne et de disposer d’analyses financières. Appréciable, pour des épargnants en quête de transparence.

Advize

Points forts. La liberté laissée à l’épargnant, avec un suivi très régulier via la « météo de votre épargne », par email, chaque vendredi. Et le fonctionnement simplifié : si le gestionnaire (Morningstar) modifie l’allocation correspondant au profil de l’épargnant, une « alerte » est envoyée à l’assuré, qui exécute ou non l’arbitrage conseillé.

Lire : le test de l'interface Advize

Marie Quantier

Points forts. L’aspect offre à la carte, en constitutant son portefeuille sur la base de recommandations. Le premier forfait simplifie l’analyse et promet une faible assiduité (« 15 minutes par an »). Le forfait « Construire » offre un niveau de détail bien supérieur, avec une vue précise sur la pondération des différents secteurs. Un troisième forfait s'adresse plus aux experts.

Lire : le test de l'interface Marie Quantier

WeSave

Points forts. La gestion pilotée en fonction du profil de risque. WeSave se différencie surtout par la personnalisation des échanges, à travers un entretien (facultatif) avec un conseiller en gestion de patrimoine à la souscription, et à nouveau dans le cadre du suivi. Et l’épargnant peut ouvrir un contrat dédié à chaque projet (immobilier, retraite, etc.).

Lire : le test de l'interface WeSave

Yomoni

Points forts. La gestion pilotée en fonction du profil de risque. Yomoni se positionne ouvertement comme un « robo-advisor » et mise sur la transparence. L’utilisateur profite d’une interface exhaustive en données brutes concernant son portefeuille, avec les performances latentes (en cours) de chaque support, en euros et en pourcentage.

Lire : le test de l'interface Yomoni

Méthodologie

Nous avons dans un premier temps testé la procédure de souscription sur les quatre plateformes. Dans un second temps, sur WeSave et Yomoni, nous avons pu utiliser un compte fictif, mis à disposition par les plateformes, pendant plus d’un mois. Sur Marie Quantier et Advize, c'est un compte démo, accessible à tous, qui a été utilisé.

(1) Altaprofits revendique le statut de « première pure fintech française » en ayant par ailleurs lancé son Asset Allocator en 2000, un algorithme d'allocation d'actifs personnalisée en OPCVM.

(2) Advize, dont l’assureur est Generali, à la différence des trois autres acteurs évoqués (Suravenir), permet le rachat partiel en ligne, mais pas le rachat total ou la modification de la clause bénéficiaire. La souscription en ligne est elle promise pour « dans quelques semaines ».

(3) Performances exprimées en net de frais annuels de gestion.