Natixis, filiale cotée du groupe bancaire BPCE, a été mise en examen pour avoir diffusé en 2007, en pleine crise des subprime, des informations erronées sur ses activités, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.

L'établissement a indiqué dans un communiqué avoir été incriminé « dans le cadre d'une procédure d'instruction judiciaire ouverte en 2010, à raison de deux communiqués diffusés au second semestre 2007 ». Natixis n'a pas souhaité dans l'immédiat apporter de détails sur la nature des communiqués concernés.

Des clients sollicités malgré les risques de baisse du titre ?

Pour Colette Neuville, présidente de l'Association pour la défense des actionnaires minoritaires (Adam), cette mise en examen est l'aboutissement de leur plainte déposée en 2009 pour information trompeuse. « Des centaines de milliers de gens ont été sollicités pour acheter des titres Natixis ou souscrire à une augmentation de capital par des conseillers bancaires en qui ils avaient confiance », a-t-elle expliqué à l'AFP.

« Quand on a découvert des subprime extrêmement dangereux » dans les comptes de la banque, « des titres vendus aux clients à environ 20 euros sont descendus à 1 euro », a-t-elle ajouté. « Ils n'ont pas arrêté de faire de la communication pour nourrir leur cours de Bourse mais les gens n'ont pas été informés qu'ils détenaient un titre qui en réalité avait un fort potentiel de baisse », a aussi affirmé Mme Neuville.

Deux communiqués de 2007 en cause

« Natixis considère avoir fourni au public, en toute sincérité, les informations dont elle disposait sur ses expositions, au fur et à mesure de l'identification des risques sous-jacents », écrit de son côté la banque. « A cet égard, la mise en examen ne questionne que l'information diffusée par Natixis dans deux communiqués de 2007, et ne remet en cause ni sa communication ultérieure, ni sa communication antérieure », ajoute-t-elle.

La crise des subprime, ces prêts immobiliers accordés en masse à des ménages à la situation financière fragile dans les années 2000, a eu des répercussions mondiales et s'est dégradée en la pire crise économique depuis la Grande Dépression de 1929.

« Cette crise a constitué, pour Natixis comme pour toutes les banques de la place, une situation sans précédent dont il était alors impossible d'anticiper les conséquences en chaîne », estime la banque.