Loi Macron, tarifs bancaires, crédit immobilier, Orange Bank… Grégory Guermonprez, le directeur de Fortuneo France, fait le point sur les grands sujets de 2017 dans le secteur de la banque en ligne.

Grégory Guermonprez, que vous inspire le mandat de mobilité issu de la loi Macron ?

G.G. : « C’est une bonne nouvelle. En France, 4 à 5% des clients changent de banque chaque année, contre 9 à 10% des Européens. En levant certains freins, la loi Macron va entraîner une accélération. A travers cette loi, le message envoyé aux Français est clair : cela devient très simple de changer de banque. Cela tombe bien : dans tous les domaines, ils souhaitent comparer les prix et services, et peuvent le faire de plus en plus facilement grâce à internet. La loi Macron arrive donc à point nommé pour soutenir cette tendance de fond. »

Allez-vous communiquer autour de ce nouveau mandat de mobilité bancaire ?

G.G. : « Oui, car Fortuneo est particulièrement attractive, en étant régulièrement élue banque la moins chère. Nous avons lancé récemment une nouvelle campagne de pub, qui met l’accent sur les économies que l’on peut faire en nous choisissant. Nous communiquons également auprès des clients souhaitant faire de Fortuneo leur banque principale, pour leur expliquer la nouvelle démarche à suivre. »

Les banques en ligne ont longtemps eu l’image de banque de complément ? Est-ce toujours le cas ?
« 50% des clients de Fortuneo domicilient leurs revenus »

G.G. : « Il y a un vrai changement. Aujourd’hui, plus de 50% des clients qui rejoignent Fortuneo domicilient leurs revenus. Ils étaient 10% il y a 4 ou 5 ans. Cela prouve que le marché de la banque mobile est mature, que les usages évoluent et enfin que la confiance s’est installée. »

Quels sont aujourd’hui les principaux critères de choix des usagers, lorsqu’ils choisissent une nouvelle banque ?

G.G. : « Il existe trois attentes fortes des consommateurs : faire des économies sur les frais bancaires ; accéder à des produits d’épargne performants ; bénéficier d’une relation, qu’elle soit digitale ou humaine, de haute qualité. Fortuneo répond favorablement à ces trois attentes. »

Pensez-vous que la loi Macron, en fluidifiant le marché, soit de nature à contraindre les banques traditionnelles à baisser leurs tarifs ?

G.G. : « Il se passe exactement l’inverse. Les tarifs des établissements traditionnels ont fortement augmenté depuis 2, 3 ans, avec par exemple, la hausse du coût des cartes bancaires, la généralisation des frais de tenue de compte…. A l’inverse, Fortuneo a baissé ses tarifs, en rendant l’assurance moyens de paiement gratuite en 2016. Résultat : l’écart de prix se creuse avec les banques traditionnelles. »

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Pour s’ouvrir à une clientèle plus jeune et moins aisée, certaines banques en ligne ont lancé récemment des formules payantes, sans conditions de revenus ni de dépôts. Fortuneo songe-t-elle à ce type d’évolution ?
« Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Fortuneo est très accessible »

G.G. : « Nous restons sur un modèle de gratuité sous conditions de revenus. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Fortuneo est très accessible. Sur la banque au quotidien, on peut devenir client à partir de 1.200 euros nets de revenus mensuels. Et sur l’épargne, il suffit de 10 euros pour ouvrir un livret et de 100 euros pour souscrire à un contrat d’assurance-vie. »

Il est un produit important, voire décisif, pour fidéliser une clientèle : le crédit immobilier. Fortuneo le promet depuis longtemps. Où en êtes-vous de ce lancement ?

G.G. : « Notre objectif est de couvrir les besoins essentiels de nos clients en matière de banque et d’assurance. Le crédit immobilier est donc incontournable, notamment pour les clients qui font de Fortuneo leur banque principale. L’offre est déjà active pour ces derniers. Les premiers retours sont excellents, avec de très bons taux de satisfaction. En complément, l’offre sera proposée aux nouveaux clients dans les prochaines semaines. Nous avons en effet l’ambition de devenir un acteur significatif du crédit immobilier. »

Le marché de la banque numérique, par ailleurs, est loin d’être figé. Que pensez-vous de l’arrivée de nouveaux concurrents, comme Orange Bank ou N26 ?
« Une croissance annuelle à 2 chiffres malgré les nouveaux entrants »

G.G. : « De nouveaux entrants, il y en a tous les ans ou presque. De nouvelles enseignes apparaissent, de nouveaux modèles économiques aussi. Cela développe encore plus rapidement le marché et le crédibilise. Fortuneo en bénéficie pleinement avec une croissance annuelle à deux chiffres. Sur Orange Bank, on ne sait pas grand-chose, il faudra découvrir l’offre et les tarifs. Quant aux néo-banques, positionnées uniquement sur les moyens de paiement, elles semblent encore chercher leur modèle économique. C’est encore trop tôt pour juger. »