La Banque centrale européenne (BCE) finira par abandonner sa politique monétaire non conventionnelle quand les conditions seront réunies, « mais nous n'en sommes pas encore là », a déclaré jeudi le président de l'institution monétaire Mario Draghi.

Alors que la BCE a une nouvelle fois choisi de maintenir ses taux d'intérêt à leur plus bas niveau historique, le responsable de la BCE a assuré que le conseil des gouverneurs n'avait jeudi pas discuté « cette fois » d'un ralentissement de son vaste programme de rachats d'actifs, prolongé en décembre jusqu'à fin 2017.

« Quand et si – en fait, je suis quasiment sûr que ce moment viendra –, nous devrons avoir une discussion et une analyse très prudente de la situation mais nous n'en sommes pas là », a déclaré Mario Draghi, lors de sa première conférence de presse de l'année. Le président de la BCE a été interrogé à plusieurs reprises sur le moment où la BCE pourrait commencer à réduire ses mesures non conventionnelles de soutien aux prix et à l'économie en zone euro, étant donné que le taux d'inflation a montré des signes de raffermissement. « Soyez juste patients », a insisté Mario Draghi. « Des taux bas sont nécessaires maintenant pour avoir des taux plus élevés plus tard », a-t-il redit.

L'inflation en hausse

L'Allemagne particulièrement se montre critique de la politique de taux bas de la BCE, qui rend l'épargne improductive, d'autant plus que l'inflation dans le pays a accéléré fortement en décembre, à 1,7% sur un an. Au niveau de la zone, elle a aussi fait preuve d'un regain de dynamisme, à 1,1% sur un an. Mais « cela reflète principalement une forte augmentation des prix de l'énergie, alors qu'il n'y a pas encore de véritable signe d'une tendance à la hausse de l'inflation sous-jacente » (hors énergie), a expliqué Mario Draghi.

Sans intégrer le renchérissement de l'énergie, sur fond de remontée des cours du pétrole, l'inflation « devrait augmenter plus progressivement à moyen terme », soutenue entre autres par l'action de la BCE et la reprise économique de la zone, a poursuivi le président de la BCE.

Le gardien de l'euro oriente sa politique dans l'objectif d'aboutir à un niveau d'inflation global de la zone euro de presque 2% à moyen terme.