Le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie a décidé jeudi par arrêté d'une baisse de 25% de trois tarifs bancaires, faute d'accord négocié avec les banques.

Depuis 2014, le haut-commissariat (préfecture) et les banques mènent des négociations dans l'objectif de réduire le montant d'un panier de 16 tarifs bancaires, tous largement supérieurs à ceux pratiqués en métropole. « Les négociations 2016 viennent de s'achever sans qu'un accord ait pu être trouvé », déclare le haut-commissariat dans un communiqué.

Aussi, l'Etat a décidé d'imposer d'autorité une baisse de 25% des frais de tenue de compte qui sont 60% plus élevés en Nouvelle-Calédonie qu'en métropole, des frais d'abonnement internet, 15 fois plus onéreux, et des frais de mise en place d'une autorisation de prélèvement, 30 fois plus chers. « L'Etat ne peut pas accepter l'existence de tels écarts sur le territoire national pour des mêmes prestations, d'autant qu'il s'agit de services bancaires de base », souligne le haut-commissariat.

UFC : la « mauvaise volonté » des banques

Ce dernier note néanmoins que depuis 2014 les banques ont consenti des « efforts » et que certains tarifs sont désormais « égaux ou inférieurs à ceux de la métropole ». Dans un communiqué, la Fédération bancaire française de Nouvelle-Calédonie « s'étonne de cette décision unilatérale (...) qui a pour conséquence de réduire la capacité des banques à offrir de nouveaux services et à accompagner les besoins de l'économie ».

De son côté, l'UFC-Que Choisir a mis en cause la « mauvaise volonté » des banques et la création de « nouvelles lignes tarifaires pour compenser les baisses de certains frais », rappelant qu'elles ont enregistré 75 millions d'euros de bénéfices en 2015. Le député Philippe Gomès (UDI), qui bataille contre « les frais prohibitifs » des banques calédoniennes depuis plusieurs années, s'est pour sa part « félicité » de la décision de l'Etat.