Le suspense a duré jusqu’aux premiers jours de 2017 : le gouvernement allait-il faire le choix de revoir les modalités particulièrement favorables du Prêt à taux zéro ? Finalement, rien n’est venu et les banques commencent à rouvrir les vannes d’un PTZ 2017 dans la continuité de 2016.

Début décembre, cBanque posait la question : à quelle sauce allait être mangé le Prêt à taux zéro + en 2017 ? Une interrogation née d’un rapport de la Cour des Comptes qui concluait à la perte d’efficacité du dispositif par rapport à l’objectif qui lui a été assigné depuis sa naissance : être l’élément déclencheur permettant aux ménages modestes de devenir propriétaires de leur logement.

Dans le même temps, comme chaque année, les vannes du PTZ se refermaient pour quelques semaines. Tous les ans, entre fin novembre et début janvier, les banques ont l’habitude de mettre entre parenthèses l’examen des dossiers de financement incluant un Prêt à taux zéro. La raison ? L'engorgement de fin d'année, et la nécessité de traiter les dossiers déjà engagés avant que le revenu fiscal de référence des emprunteurs ne change de millésime.

Cette période de suspension des nouveaux dossiers peut aussi être le signe d'une prochaine mise à jour des barèmes du PTZ, et leur prise en compte par l'informatique des banques. L’exécutif a en effet l’habitude d'ajuster, pratiquement chaque année, le dispositif, afin de l'adapter au contexte macro-économique, voire de redéfinir ses objectifs, et donc son coût.

Cela avait été particulièrement vrai en 2016. L’an passé en effet le gouvernement avait choisi, non pas seulement de mettre à jour le dispositif, mais de le revoir en profondeur, afin d’accélérer la reprise du marché de l’immobilier en France. Le « renforcement Hollande » avait ainsi permis de revaloriser les plafonds de revenus et la quotité, de généraliser le différé de remboursement et de rétablir le PTZ dans l’ancien. Un coup d’accélérateur qui a été efficace : le Prêt à taux zéro, présent dans un tiers environ des dossiers de crédits des primo-accédants en 2016, a pris une place incontestable dans le pic historique enregistré l’an dernier par la production de nouveaux crédits immobiliers.

Lire aussi : Crédit immobilier : 2016 sera bien une année de production record

Les professionnels satisfaits

Au final pourtant, pas de nouveaux barèmes pour 2017. Les banques recommencent à traiter les dossiers de financement, et les conditions particulièrement avantageuses de 2016 ont toujours cours. A la grande satisfaction des professionnels de l’immobilier, qui espèrent que le dispositif va aider à entretenir l’euphorie actuelle du marché immobilier français. « Nous n'avons pas d'inquiétude et restons optimistes (…) », développait récemment Jauffrey Lanszen, directeur réseaux et développement du courtier spécialisé Immoprêt. « [Le marché] reste en effet très attractif grâce au PTZ reconduit et aux taux qui, malgré leur hausse, restent très séduisants pour les futurs acquéreurs. »

Seule petite évolution législative, prise dans le cadre de la loi de finances rectificative pour 2016 : le PTZ peut également contribuer à financer l’achat en première propriété des « droits réels immobiliers de [la] résidence principale dans le cadre d'un bail réel solidaire ». Ce type de bail permet de louer un terrain, pendant 18 à 99 ans, pour y faire construire ou rénover un logement.

A consulter sur cBanque : les barèmes et les conditions du Prêt à taux zéro