Pour garantir l’adoption du virement SEPA instantané, dont le déploiement grand public est prévu pour novembre 2017, la Banque centrale européenne (BCE) veut que le service utilise le numéro de mobile, plutôt que le numéro de compte, pour identifier le bénéficiaire.

« (…) 2017 va être une année décisive pour le succès des moyens de paiement innovants en Europe ». C’est ainsi qu’Yves Mersch a introduit son intervention à la Banque de France, le vendredi 6 janvier dernier. Le membre du comité exécutif de la Banque centrale européenne (BCE) était l’invité du comité national des paiements, qui organisait une conférence consacrée aux innovations technologiques dans les paiements. 2017, en effet, va voir la mise à disposition des consommateurs d’un nouveau moyen de paiement appelé à changer la donne : l’Instant Payment, ou virement instantané.

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A quoi va ressembler cette nouvelle manière de payer, aux usages extrêmement prometteurs ? Tel qu’envisagé par la BCE, il prendra la forme d’un virement SEPA à exécution ultra-rapide (10 secondes) et disponible 365 jours par an et 24 heures sur 24.

Le numéro de mobile, plus pratique que l’IBAN

Dans son intervention, Yves Mersch a également dévoilé une nouvelle piste sur la manière d’initier ce nouveau type de paiement. La BCE souhaite en effet que soit mis à la disposition des particuliers un « service (…) utilisant le numéro de téléphone mobile comme substitut de l’IBAN ». Une douzaine de chiffres facilement accessibles depuis le répertoire de nos smartphones plutôt que les 16 à 31 chiffres (selon les pays) du numéro de compte au format européen : de quoi faciliter grandement, en effet, l’adoption du paiement instantané, et de multiplier ses cas d’usage.

Pour parvenir à un tel service, d’ici la fin 2017 espère Yves Mersch, il y a toutefois un préalable : permettre la mise en correspondance d’un numéro de mobile et d’un numéro de compte. « L'idée est de constituer une sorte de ''bottin européen'' pour le paiement mobile dans lequel le numéro de téléphone redirigerait vers le numéro de compte bancaire de son choix (puisque le titulaire d'une ligne de téléphonie mobile peut avoir plusieurs comptes bancaires) », explique ainsi La Tribune, citant une source proche du dossier.

Autre nécessité, selon Yves Mersch : le paiement instantané doit être pan-européen. Fonctionner, donc, entre comptes situés dans deux pays différents. Pour aider le marché à y parvenir, la BCE envisage de faire évoluer sa plateforme de traitements des paiements Target2, de façon à ce qu’elle fonctionne également en temps réel. La question de cette évolution a été ouverte à la consultation depuis ce lundi, en attendant une décision définitive prévue pour juin 2017.