La réforme de 2010 qui a progressivement reculé l'âge de départ à la retraite de 60 à 62 ans s'est traduite par un accroissement de l'emploi des seniors mais également du chômage, révèle jeudi une étude de l'Insee.

Entre les générations 1951-1952, premières concernées par la réforme, et les générations 1949-1950, non impactées, la probabilité de partir à la retraite à 60 ans a été divisée par deux, de 50% à 25%. Cela a engendré, en premier lieu, une hausse de la probabilité d'occuper un emploi, qui a progressé de 16 points, de 33% à 49%. Ce taux a augmenté de 17 points pour les hommes (à 45%) et 16 points pour les femmes (55%).

Si les hommes ont, après la réforme, une plus faible probabilité que les femmes d'être en emploi à 60 ans, ils ont plus de chances d'occuper un emploi à temps plein (38% contre 32%), et les femmes d'être à temps partiel (23% contre 7%). Les hommes ont aussi une plus grande probabilité d'être à la retraite dès 60 ans (30% contre 18%), notamment parce qu'ils bénéficient plus du dispositif « carrières longues ».

« Une baisse des retours à l'emploi » des chômeurs seniors

Outre l'emploi, le risque d'être au chômage à 60 ans s'est également accru, passant de 4% à 11% tous sexes confondus. La hausse est de 7 points pour les hommes et de 6 points pour les femmes, selon l'Insee. « L'effet dominant de la réforme aurait été de figer les situations atteintes à l'approche de la soixantaine dans l'attente du nouvel âge d'accès à la retraite », explique l'Insee. C'est-à-dire que les personnes qui avaient un emploi entre 58 et 60 ans l'ont conservé, et les chômeurs sont restés chômeurs « dans l'attente d'une liquidation plus tardive de leur retraite ».

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« La réforme s'est traduite par une baisse des retours à l'emploi » des chômeurs seniors. Avant, ils avaient 31% de chances de retrouver un poste, contre seulement 24,2% après. L'Insee prévient toutefois que ces évolutions ne sont pas « statistiquement significatives » en raison des faibles effectifs concernés.