Le Syndicat national des banques (SNB/CFE-CGC) a réclamé jeudi aux établissements bancaires de fournir des « efforts », en matière de formation notamment, pour « limiter la casse » sociale qui risque de s'accélérer en raison des mutations technologiques.

Prendre « des mesures immédiatement pour garantir l'employabilité » future des agents est nécessaire pour « limiter la casse », a prévenu le président du SNB, Régis dos Santos, jeudi lors d'une conférence de presse à Paris. Les effectifs subissent une « érosion lente et régulière » mais « ça va certainement aller beaucoup plus vite » dans les mois à venir, a-t-il dit, redoutant des annonces en ce sens « fin 2017, début 2018 ».

Les banques commerciales employaient 201.100 personnes fin 2015, en baisse de 1,2% sur un an. Banques coopératives et mutualistes comprises, le secteur comptait au total 371.600 salariés (-0,6%), selon l'Association française des banques (AFB).

La révolution numérique, un « prétexte » ?

Certes, les entreprises doivent supporter « des investissements énormes » pour adapter leur modèle aux nouvelles technologies. Mais « elles doivent faire les mêmes efforts » pour former leur personnel aux enjeux de la banque moderne, selon Régis dos Santos. Le deuxième syndicat de la profession redoute que la révolution numérique ne soit « le prétexte demain » à des plans sociaux plus vastes qu'actuellement et à « des opérations plus brutales ».

Pourtant, « on aura beau avoir les meilleurs outils digitaux, si on n'a pas les salariés pour venir compléter ça avec la qualification nécessaire, ça ne fonctionnera pas », a insisté le président du SNB. Son syndicat, qui revendique 23.000 adhérents, exige la mise en place de plans de formation pluriannuels, prenant en compte notamment l'évolution du métier de conseiller en clientèle. « Il va falloir reconvertir une grande majorité » de ces conseillers pour les spécialiser (épargne, crédit, gestion de patrimoine...) or « on ne va pas pouvoir les former en six mois ou en un an », a développé Régis dos Santos.

Une réflexion nécessaire sur le métier de banquier

Pour le responsable syndical, ces évolutions nécessaires doivent parallèlement s'accompagner d'une réflexion sur le métier de banquier, parfois perverti par « la pression permanente » des résultats. « Qu'on nous laisse être de vrais conseillers », et non « des vendeurs » qui essayent de commercialiser « des produits pas nécessairement adaptés à la situation du client », a conclu le dirigeant du SNB.