Porté par un crédit très bon marché et des aides publiques, le marché immobilier ancien en France a connu une année 2016 exceptionnelle avec de gros volumes de ventes, selon les deux premiers réseaux immobiliers à publier leurs chiffres.

L'année écoulée a été un « très grand cru qui n'est pas sans rappeler l'année 2007 » estime lundi Yann Jehanno, directeur exécutif du réseau Laforêt (700 agences) dont les transactions ont bondi de 12,8% au plan national, tandis que son concurrent Guy Hoquet L'Immobilier (450 agences), filiale du groupe Nexity, a vu ses ventes bondir de 11,5% en France, et même 15% à Paris.

« De nombreux économistes pronostiquent autour de 840.000 transactions » à l'échelle de la France, souligne Laforêt, tandis que Guy Hoquet prédit jusqu'à 850.000 ventes - les chiffres définitifs seront publiés par les notaires, dans les prochaines semaines.

Le pouvoir d'achat immobilier en hausse de 20 à 25%

Ce dynamisme du marché est dû à des « conditions exceptionnelles de taux », rappelle Fabrice Abraham, directeur général de Guy Hoquet, ainsi qu'à des prix légèrement baissiers depuis 2011. Ces deux facteurs ont permis aux acquéreurs de « voir le prix de leur achat immobilier baisser de 20 à 25% », précise-t-il.

Après un an de baisse continue, les taux d'intérêt ont très légèrement augmenté en décembre à 1,34% en moyenne, a annoncé lundi de son côté l'observatoire Crédit Logement/CSA. Même s'ils ont « sans doute atteint un seuil historique, en-dessous duquel il sera difficile de descendre », relève Elix Rizkallah, président de Laforêt, ils « offrent aux emprunteurs un pouvoir d'achat qui dynamise l'ensemble du marché immobilier ».

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Retour confirmé des primo-accédants

Ces ventes très étoffées ont été soutenues par les deux moteurs traditionnels du marché : les ménages qui ont accédé à la propriété et les investisseurs. « Très actifs », note Guy Hoquet, les primo-accédants sont aussi de plus en plus présents, en générant 40% du volume des transactions en 2016 contre 36% l'année d'avant et 24% en 2012, au sein du réseau.

En parallèle les « secundo-accédants », qui vendent un logement pour en racheter un autre, reculent en ne représentant plus que 42% des volumes de ventes, contre 60% en 2012. Les investisseurs sont de retour en générant 18% des transactions en 2016, soit le double du volume de 2015, chez Guy Hoquet et 15% chez Laforêt (contre 11%).

De leur côté les prix des biens vendus ont progressé de 1,9% en France (et même de 3,8% à Paris) chez Laforêt et de 3,1% chez Guy Hoquet (+4,8% à Paris).