La croissance du produit intérieur brut (PIB) a bel et bien plafonné à 0,2% en France au troisième trimestre, malgré une hausse du pouvoir d'achat des ménages, selon une troisième et dernière estimation publiée vendredi par l'Insee.

Ce chiffre, conforme aux prévisions publiées durant l'été par l'organisme public, fait suite au coup d'arrêt brutal subi par l'économie française au deuxième trimestre (-0,1%), rappelle l'institut statistique. Il s'explique principalement par les mauvais chiffres du commerce extérieur, plombé par la hausse des importations, et par de piètres résultats agricoles, dûs aux intempéries.

Dans le détail, la production totale de biens et de services a augmenté de 0,5%, alors qu'elle avait reculé de 0,2% entre avril et juin. L'accélération a été nette dans le secteur des services marchands (+0,7%) et de la construction (+0,9%). Le pouvoir d'achat des ménages a accéléré (+0,7% après +0,3% au trimestre précédent), grâce notamment « à la baisse des impôts sur le revenu et le patrimoine » promise par le gouvernement, mais aussi à la hausse du salaire moyen par tête versé par les entreprises (+0,3% après +0,1%).

La consommation des ménages stagne

Malgré cette hausse, la consommation des ménages a continué à stagner (+0,1%), les Français ayant accru leur taux d'épargne, passé de 14,5% à 14,9% de leur revenu brut disponible. Selon l'Insee, l'augmentation de la consommation dans le secteur des services (+0,4%) a par conséquent été annulée par un recul de la consommation de biens (-1,1%).

Autre point négatif, qui explique selon l'Insee le redémarrage poussif au troisième trimestre : le commerce extérieur, qui s'est de nouveau dégradé, sur fond de rebond des importations (+2,5% après -1,5%). « Au total, le solde extérieur contribue négativement à la croissance du PIB », de « -0,6 point », souligne l'Insee. L'institut statistique prévoit une accélération de la croissance au quatrième trimestre, qui devrait atteindre 0,4%. Ce rebond sera toutefois trop faible pour compenser le retard pris par l'économie française au printemps.

Prévision de +1,2% pour l'année 2016

L'organisme public a ainsi abaissé à la mi-décembre de 1,3% à 1,2% sa prévision de croissance pour la France en 2016. Loin des 1,6% anticipés à l'issue du premier trimestre, mais aussi des 1,4% attendus par le gouvernement. Si le chiffre de 1,2% en 2016 se confirme, la croissance française restera poussive, suivant le même rythme qu'en 2015. Et pour la troisième année consécutive, elle fera moins bien que la moyenne de la zone euro, où la croissance est attendue à 1,7% cette année.