Selon un sondage, seuls 15% des Français déclarent avoir reçu une éducation budgétaire et financière. Les autres sont pourtant 43% à en avoir déjà ressenti le besoin. Le gouvernement vient de dévoiler sa stratégie nationale d’éducation financière.

Les produits bancaires font clairement partie du quotidien de tous les Français. Selon l’étude dévoilée par Bercy (1), 99% d’entre eux disposent d’au moins un compte courant, dont 72% consultent le solde au moins une fois par semaine. Ils sont aussi 88% à connaître, précisément ou à peu près, le montant mensuel de leurs charges fixes, et 83% à effectuer un suivi de leurs dépenses. 70%, enfin, épargnent tous les mois.

Malgré cette omniprésence des questions budgétaires et financières dans leur vie, les Français ne se sentent pas tous à l’aise avec ces sujets. Seuls 15% déclarent ainsi avoir reçu un enseignement d’éducation budgétaire et financière, à l’école, à l’université ou dans leur entreprise. Parmi les autres, ils sont 43% à avoir ressenti le besoin, à un moment ou à un autre, de recevoir ce type d’enseignement. 78% des sondés considèrent d’ailleurs que cette éducation devrait se faire à l’école, dès le primaire (11%), au collège (35%) ou au lycée (32%).

Une culture à parfaire

De fait, les Français montrent quelques lacunes en matière de culture financière. Certes, l’immense majorité des Français (entre 78 et 94% selon les cas) savent calculer un taux d’intérêt, font opposition en cas de perte ou de vol de carte bancaire, connaissent la rémunération actuelle du Livret A, savent ce que sont des agios ou une hypothèque. Ils sont toutefois un peu moins nombreux (65%) à connaître le principe d’une carte à débit différé - qu’un quart confond avec une carte débit/crédit - et carrément rares à comprendre comment fonctionne un crédit renouvelable (29%) et ce qu’est un taux d’usure (25%).

Par ailleurs, la culture financière est fortement corrélée avec l’âge. Logiquement, elle progresse avec les années. Certaines lacunes des 18-24 ans sont toutefois assez inquiétantes. Ils ne sont ainsi que 57% à être capables de calculer correctement les intérêts d’un livret, 53% à savoir ce que sont des agios, 37% à comprendre le principe de la carte à débit différé et 8% à savoir ce qu’est un taux d’usure. Preuve s’il en est que quelques cours pratiques d’éducation financière à l’école ne sauraient nuire.

Une stratégie nationale d’éducation financière

Michel Sapin, le ministre de l’Economie et des Finances, a présidé hier mardi la première réunion du Comité national de l’éducation financière, rassemblant des représentants des administrations (Bercy, Education Nationale), des associations de consommateurs et des professions financières. Il en a profité pour présenter sa stratégie nationale d’éducation financière, autour de 3 axes :

  • développer l’éducation budgétaire et financière en milieu scolaire ;
  • soutenir les compétences budgétaires et financières des Français tout au long de la vie ;
  • accompagner les publics en situation de fragilité financière, en lien avec le dispositif des 53 Points Conseils budget actuellement expérimentés dans quatre régions.

Un portail internet national d’éducation financière sera par ailleurs mis en ligne début 2017.

(1) « Education financière : connaissances et pratiques des Français », enquête menée par l’Ifop pour le ministère de l’Economie et des Finances, auprès d’un échantillon de 1.002 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Interviews réalisées par questionnaire auto-administré en ligne, du 31 août au 2 septembre 2016.