Au même titre que la carte bancaire gratuite, la perspective de bénéficier d’une facilité de caisse peut être un argument pour rejoindre une banque en ligne. Ces dernières ont en effet tendance à moins pénaliser les découverts et à être plus transparentes que les enseignes traditionnelles. Tour d’horizon.

Pourquoi rejoint-on une banque en ligne ? Pour profiter d’une carte bancaire gratuite, souvent. Pour gérer ses comptes en toute autonomie et à l’heure de son choix, certainement. Et, pourquoi pas, pour profiter d’un découvert à moindre coût. Les pratiques des banques en ligne face au découvert tranchent en effet assez nettement avec celles des banques traditionnelles, comme ce test nous a permis de le constater.

Pour les besoins de cet article, nous avons placé dans le rouge pour quelques jours six comptes test, ouverts dans les six principales enseignes de banques en ligne du marché français (1), mais dans la limite du montant du découvert autorisé, afin d’éviter de supporter d’éventuels frais supplémentaires. Pour compléter ce travail, nous avons demandé aux enseignes du panel de répondre à quelques questions sur leurs pratiques en cas de découvert non autorisé. Toutes ont joué le jeu, ou presque.

Le découvert autorisé, c’est automatique

Première question : les banques en ligne attribuent-elles automatiquement à leurs nouveaux clients des découverts autorisés ? La réponse est oui. Certaines fixent un montant par défaut : c’est le cas de BforBank (200 euros), de Fortuneo (200 euros), de Hello Bank (250 euros) et de Monabanq (250 euros). ING Direct, de son côté, détermine le montant initial du découvert en fonction de la situation indiquée par le client lors de l’ouverture du compte.

Toutefois, si le découvert autorisé est automatique, il n’est pas obligatoire. Fortuneo et BforBank, notamment, ne l’imposent pas : c’est le client qui choisit d’en bénéficier, ou non, au moment de l’ouverture. Une pratique au final plutôt vertueuse.

A l’inverse, les clients qui le souhaitent peuvent, dans toutes les enseignes, négocier un découvert autorisé d’un montant supérieur au montant initial. Fortuneo affiche clairement ses critères dans le formulaire de demande. Chez BforBank et ING Direct, le découvert est déterminé au cas par cas, à l'image de ce qui se passe dans les banques traditionnelles.

Pas d’alertes par défaut

Deuxième question : les enseignes préviennent-elles leur client lorsque leur compte courant passe dans le rouge ? Non, pas de manière systématique. Seule ING Direct nous a prévenu par un SMS au moment où le solde de notre compte est passé en négatif. Les autres ne prévoient pas d’alertes de ce type. Toutes, par contre, permettent à l’usager de les paramétrer lui-même, de manière plus ou moins aisée. Avec une efficacité parfois discutable : Boursorama Banque, notamment, s’est montrée incapable de nous prévenir de notre passage en négatif, alors même que nous avions pris soin de programmer une alerte en ce sens.

En revanche, lorsque le client dépasse le montant de son découvert autorisé, l’alerte immédiate est la norme. Elle se fait, en général, par l’intermédiaire d’un SMS ou d’un mail, et même un coup de fil chez Hello bank. Le découvert non autorisé, c’est aussi le moment où les enseignes commencent à limiter les opérations par carte bancaire, du moins celles qui donnent lieu à une demande d'autorisation. Mais aucune ne fait, dans ce cas de figure, le choix de bloquer complètement la carte.

Des frais très comparables d’une enseigne à l’autre

Ce sont sans doute les vertus de la concurrence. En matière de frais liés aux découverts, la plupart des banques en ligne se tiennent dans un mouchoir de poche : pas de commissions d’intervention, des agios de 8% pour le découvert autorisé et de 16% au-delà. Seule Hello bank facture systématiquement (20 euros) l’envoi d’une lettre d’information lorsque le client dépasse son autorisation de découvert. Toutes les enseignes prévoient, cependant, des frais de rejet de prélèvements ou de chèques, et/ou d’usage abusif de la carte bancaire.

Dans ce paysage plutôt homogène, une enseigne se distingue quelque peu : Monabanq. La filiale du Crédit Mutuel-CIC, en effet, n’a pas renoncé aux commissions d’intervention, qu’elle facture au maximum légal, soit 8 euros dans la limite de 80 euros par mois. Le TAEG appliqué au découvert autorisé est un peu inférieur à la concurrence (6,90%), celui des découverts non autorisés est aligné sur le seuil de l’usure moins 0,05%.

De rares franchises d’agios

Dernière question : comment sont facturés ces agios ? En terme de fréquence, c’est du 50/50 : trois enseignes du panel (Boursorama Banque, BforBank, ING Direct) les facturent à un rythme mensuel, les trois autres (Fortuneo, Hello bank, Monabanq) à un rythme trimestriel.

L’essentiel des banques testées facturent précisément le montant des agios, en fonction de l’usage du découvert. Hello bank et Monabanq prévoient toutefois une franchise d’agios, c’est-à-dire un montant en dessous duquel les agios ne sont pas facturés. Dans le cas de la première, elle dépend du niveau de la facilité de caisse personnalisée du client. Chez Monabanq, cette franchise est un « privilège » réservé aux titulaires de la version premium du compte Monabanq, facturée 6 euros par mois.

Autre particularité chez Hello Bank : l’enseigne adossée à BNP Paribas a prévu un minimum de perception trimestrielle de 4,50 euros, ce qui fait un peu cher pour les petits découverts ponctuels s'ils dépassent de peu le montant de la franchise.

A consulter sur cBanque : les taux de découverts dans les différentes banques

(1) Boursorama Banque, BforBank, Fortuneo, Hello bank, ING Direct, Monabanq