Les Français souhaitent très majoritairement un renforcement de l’intégration européenne, dans les domaines notamment de l’économie et de la fiscalité et du social, selon un récent baromètre.

Souverainistes, les Français ? Pas vraiment, si l’on en croit l’édition 2016 du baromètre « Les Français et l’économie », publié par la Banque de France à l’occasion des Journées de l’Economie (1). Ils sont en effet une nette majorité à se prononcer pour un renforcement de l’intégration européenne dans le domaine de la défense (78%) et pour une meilleure coordination des politiques économiques (76%), fiscales et sociales (75%) et budgétaires (70%).

Peut-être cette volonté de voir la construction européenne se poursuivre tient à la prise en compte de sa fragilité : 70% des sondés estiment possible une remise en cause de la politique agricole commune, 63% des accords de Schengen et 59% de la participation à l’UE d’un Etat membre, suite au Brexit notamment. Mais pas de l’Euro, dont 57% pensent qu’il ne peut pas être remis en cause.

Partagés sur l’allègement des normes

Plutôt europhiles, les Français ont aussi des sympathies plutôt libérales en matière économique. 59% d’entre eux (65% des moins de 35 ans) se prononcent pour une plus forte libéralisation de l’activité économique, en particulier pour plus de concurrence. Ils sont en revanche beaucoup plus partagés sur l’allègement des normes : 47% pour, 47% contre. Un vrai changement par rapport à 2016 : l’an dernier, ils étaient favorables à 77% à un tel allégement. La loi Travail, sans doute, est passée par là…

Sans surprise, les sondés sont très pessimistes sur le devenir économique de la France : 13% seulement anticipent une amélioration dans les 12 mois à venir, contre 45% l’inverse, ce dernier chiffre étant en hausse de 9 points en un an. Les Français sont notamment très sensibles à la situation budgétaire du pays (cité par 44% des sondés) et à la question de l’emploi (36%).

Moyens en économie

Ils continuent également à surestimer l’inflation, 58% d’entre eux la situant au-dessus de 1%, alors qu’elle était de 0,40% seulement au moment du sondage. Seulement 29% d’entre eux, pourtant, s’estiment d’un niveau faible en économie, contre 57% d’un niveau moyen. Comme les années précédentes, ils sont beaucoup plus sévères avec leurs compatriotes qu’avec eux-mêmes : pour 36% des sondés, les Français sont en général assez faibles ou très faibles en économie.

(1) Sondage réalisé par Kantar Sofres, par téléphone, du 13 au 15 octobre 2016, après d’un échantillon de 1.009 individus âgés de 18 ans et plus, sélectionnés selon la méthode des quotas après stratification par région et catégorie d’agglomération.