Les dossiers de rachat et renégociation continuent d’affluer dans les banques. Comme au plus fort de « l’effet taux » en 2015, les renégociations de prêts immobiliers brassent des montants supérieurs aux nouveaux crédits, sur le mois de septembre 2016, selon la Banque de France.

51,5% de la production de nouveaux crédits immobiliers est à mettre à l’actif des renégociations, qu’il s’agisse d’un rachat de crédit par une autre banque ou d’un simple réaménagement du prêt. En mars dernier, la proportion de renégociation dans la production de crédit n'était que de 28,5%, et de 49,9% au mois d'août.

Le marché du crédit à l’habitat est ainsi très clairement « soutenu » par ce flux de renégociations, comme le souligne l’institution dans sa publication mensuelle de statistiques. En septembre, la production de prêts immobiliers a ainsi battu un nouveau record : 23,7 milliards d’euros de crédits conclus en un mois ! Avant juillet 2016, le précédent record datait de juillet 2015 (20,2 milliards d’euros).

Plus de 12 milliards d’euros de renégociations

Parmi ces 23,7 milliards d’euros, 12,2 milliards ont donc concerné des rachats et renégociations (1). Lors de l’été 2015, suite à la forte médiatisation du potentiel rebond des taux, le flux de renégociations avait déjà atteint des sommets, avec 58% de la production selon les données corrigées de la Banque de France. En montant, le flux de renégociations n’était toutefois « que » de 11,3 milliards d’euros. Un nouveau record a donc été battu en termes de production mensuelle, ce qui illustre bien le boom actuel des rachats de crédit.

Cet afflux de dossiers de renégociation dans les banques est évidemment la conséquence des taux d’intérêt au plus bas. En moyenne, toutes durées confondues, les taux fixes de crédit immobilier étaient de 1,68% en septembre selon la Banque de France, contre 2,33% en janvier dernier, ou 2,16% en juillet 2015. La Banque de France souligne aussi l’augmentation de la durée moyenne des crédits, de 19 ans hors renégociations, soit « 5 mois de plus qu’en juillet 2015 ». Là encore, la conséquence des taux bas : les ménages qui n’avaient pas les moyens d’acheter voici quelques mois profitent du faible coût de l'emprunt pour boucler leur financement, sur des durées élevées.

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(1) Montant des renégociations calculé à partir des données publiées par la Banque de France.