Des représentants de la place financière de Paris et de plusieurs entreprises ont rencontré mercredi des parlementaires pour « tirer la sonnette d'alarme » après l'adoption d'amendements sur les actions gratuites (AGA) et la taxe sur les transactions financières (TTF), a-t-on appris de source proche du dossier.

L'Assemblée nationale a voté mardi en première lecture un amendement élargissant l'assiette et le taux de la taxe sur les transactions financières (TTF), pour allouer davantage d'argent à l'aide publique au développement. Par ailleurs, la TTF est étendue aux transactions intrajournalières (dites intra-day), c'est-à-dire dénouées au cours d'une seule et même journée. Les députés ont aussi adopté une mesure revenant sur la fiscalité avantageuse dont bénéficiait la distribution d'actions gratuites depuis la loi Macron de 2014, sauf pour les PME n'ayant jamais distribué de dividendes, et faisant passer le taux de la contribution patronale de 20 à 30%.

Gérard Mestrallet, président de Paris Europlace - association dédiée à la promotion de la place parisienne, mais aussi Bruno Lafont, coprésident de LafargeHolcim, Christian Poyau, président de l'entreprise de conseil Micropole ou encore Marie-Anne Barbat-Layani, directrice générale de la Fédération bancaire française, ont participé à cette réunion avec une vingtaine de parlementaires de l'Assemblée nationale et du Sénat.

« Revenir à la sagesse »

« Le vote de ces mesures est un très mauvais signal envoyé aux entreprises internationales », a déclaré Gérard Mestrallet, cité par cette source proche du dossier. Il a jugé que cela « effaçait la bonne impression » donnée en juillet lorsque le Premier ministre Manuel Valls a annoncé une série de mesures pour renforcer l'attractivité de la place financière de Paris après le Brexit, a ajouté la source.

« Le Brexit est une chance historique qui ne reviendra pas. Si la place de Paris veut attirer les entreprises internationales, c'est maintenant », a pour sa part averti Bruno Lafont, cité par cette source. Pour Gérard Mestrallet, « il n'est pas trop tard pour revenir dans les prochaines délibérations sur ces mesures, ce qui sera revenir à la sagesse ».