Les trois fédérations du Crédit mutuel Arkéa (Bretagne, Massif central et Sud-Ouest) se sont exprimées à une très large majorité pour une autonomie de leur groupe vis-à-vis de la Confédération nationale du crédit mutuel (CNCM), son organe central, a annoncé vendredi Arkéa.

Sur 333 suffrages exprimés, 96,4% se sont prononcés pour qu'une loi dote Arkéa de son propre organe central, précise le groupe dans un communiqué. « La Confédération et les pouvoirs publics ne peuvent ignorer plus longtemps la détermination collective exprimée par les représentants du Crédit mutuel Arkéa », affirme son président Jean-Pierre Denis dans le document.

Une résolution, pour qu'Arkéa dispose de son propre organe central, mais aussi pour une redéfinition des missions et une rénovation de la gouvernance de la CNCM, a été soumise au vote lors d'Assemblées générales rassemblant les administrateurs des caisses locales dans les trois fédérations mercredi, jeudi et vendredi. Un total de 98,6% de votes favorables, sur 221 voix exprimées, a été obtenu en Bretagne, 80% (sur 30 voix) dans le Massif central et 96,3% (sur 82 voix) dans le Sud-Ouest.

« Préserver l'identité et l'originalité du Crédit Mutuel »

« Cette réforme est la seule qui permette de préserver l'identité et l'originalité du Crédit Mutuel », affirme Arkéa, pour qui le cumul des mandats de dirigeant de l'organe central et de celui de directeur du CM11-CIC, l'autre branche de la banque mutualiste avec laquelle Arkéa estime être en concurrence, est au cœur du conflit l'opposant à la CNCM.

Le Trésor et le régulateur bancaire se sont récemment inquiétés dans un courrier adressé à Jean-Pierre Denis de l'éventualité d'une autonomie d'Arkéa, notamment en matière de coût de refinancement et d'usage de la marque. Une inquiétude relayée cette semaine par trois syndicats d'Arkéa (CFDT, SNB et CGT). « Ce projet est dangereux pour les salariés », a assuré vendredi à l'AFP Guillaume Gloria (CFDT), disant craindre une sanction de la CNCM à l'encontre d'Arkéa, qui pourrait prendre la forme d'une exclusion.

Une inquiétude parmi les salariés d'Arkéa

Un avis que ne partagent pas les salariés d'Arkéa réunis au sein du collectif « Vent debout pour l'emploi ». « On se mobilise pour préserver les emplois sur les territoires et cela passe par le maintien des centres de décision sur les territoires », a expliqué à l'AFP Anne-Katell Quentric, porte-parole du collectif qui a rassemblé plus de 10.000 personnes fin janvier à Brest.

Arkéa emploie 9.000 personnes dont près de 6.500 en Bretagne. Outre le différend engendré par la vote de cette résolution, une longue liste de conflits judiciaires oppose par ailleurs Arkéa à son organe central, en conflit depuis près de deux ans autour de la volonté d'autonomie du premier.