François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France a remis mercredi sur la table l'idée d'euro-obligations ou eurobonds, sous une forme toutefois différente, et plaidé en faveur d'une capacité budgétaire européenne.

François Villeroy de Galhau a ainsi prôné la création d'obligations synthétiques à partir d'un panier de titres de dette émis par les Etats de la zone euro, afin de réduire le « lien excessif » entre le secteur bancaire et la dette souveraine d'un même pays. « Ceux-ci resteraient seuls responsables de leurs émissions de dette et de leurs remboursements », a souligné le gouverneur, au cours d'une audition devant la Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen.

Ces obligations synthétiques, des « european safe bonds », ne seraient pas émis par les Etats eux-mêmes mais par un intermédiaire –institution publique ou acteur du secteur privé– à partir d'un portefeuille de titres qu'il aurait constitué.

L'idée d'euro-obligations, à savoir des obligations émises en commun à l'échelle de la zone euro, avait été portée au moment de la crise de la dette de 2011, mais s'était notamment heurtée à l'opposition de l'Allemagne.

Pour un vrai budget de l'euro

François Villeroy de Galhau s'est également prononcé en faveur d'une « capacité budgétaire européenne », en faisant cependant d'une plus grande confiance entre les Etats membres un préalable. « Un vrai budget de l'euro serait un outil de stabilisation incluant par exemple un niveau européen d'assurance chômage. (...) A terme ce budget de l'euro aurait la capacité directe de lever des impôts et d'émettre une dette commune », a-t-il ajouté. Selon lui, ce budget pourrait en outre servir à financer les transitions numérique et énergétique, ainsi que « l'intégration des réfugiés ».