Le ministre de l'Economie et des Finances, Michel Sapin, a qualifié mercredi la réforme de l'impôt sur le revenu, qui sera prélevé à la source à partir de 2018, de mesure « historique », en réponse à des critiques de l'opposition.

« C'est historique : la loi des finances 2017 confirme l'instauration du prélèvement à la source pour les entreprises dès 2018 », a affirmé le ministre lors de la présentation à Bercy du projet de budget pour l'année prochaine, en soulignant que la France repousse cette mesure depuis une cinquantaine d'années. Le secrétaire d'Etat au Budget, Christian Eckert, a ensuite rappelé que le projet serait soumis au Parlement à l'automne et assuré qu'elle « bénéficiera à tous les Français », leur permettant « de mieux affronter (...) certains moments importants de leur vie ».

« Il est faux de dire que les Français verront leur impôt augmenter à cause du prélèvement à la source », a-t-il affirmé. Selon Christian Eckert, « aucune démarche supplémentaire ne sera imposée aux contribuables, et pour tous, l'impôt s'adaptera automatiquement aux revenus ».

« Tout se passera via la déclaration sociale nominative »

A ses yeux, cette réforme sera également « simple » pour les entreprises qui devront prélever l'impôt à la source : « Tout se passera via la déclaration sociale nominative (DSN) qui concerne déjà plus de 800.000 entreprises et sera généralisée en 2017 avant l'entrée en vigueur de la réforme », a-t-il affirmé.

L'opposition est vent debout contre cette réforme. Christian Jacob, chef de file des députés LR et soutien de Nicolas Sarkozy pour la primaire de la droite, a qualifié le prélèvement à la source de « fumisterie ». Pour sa part, le patron du Medef, Pierre Gattaz, a appelé le gouvernement à renoncer à la mise en œuvre du prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu, estimant que la réforme allait être une « catastrophe » pour les entreprises.