La droite, si elle gagne en 2017, « reviendra sur le prélèvement à la source » de l'impôt sur le revenu, « une fumisterie », a affirmé mardi Christian Jacob, chef de file des députés LR et soutien de Nicolas Sarkozy pour la primaire de la droite.

« Cette réforme du prélèvement à la source, si elle est votée, ne sera pas gravée dans le marbre. On reviendra dessus parce que c'est une fumisterie sans précédent, qui va se traduire par des avances de trésorerie, donc des augmentations d'impôts, pour certaines catégories, et par une complexification sans précédent », a-t-il déclaré à la presse.

Pour le député-maire Les Républicains de Provins, « ceux des Français qui, aujourd'hui, regardent d'un œil favorable le prélèvement à la source pensent à la simplification ». « Or, cela va complexifier. Pour les entreprises, qui vont se transformer en collecteurs, mais aussi pour nombre de contribuables ne voulant pas communiquer leur situation fiscale à leur employeur, qui auront un taux par défaut et devront ensuite faire une déclaration pour régulariser », a-t-il poursuivi.

Un « risque de fusion » entre CSG et impôt sur le revenu

Les professions libérales et les artisans auront « un acompte mensuel ou trimestriel, mais devront refaire en fin d'année une nouvelle déclaration pour régularisation », a encore critiqué Christian Jacob. Et d'ajouter que les contribuables bénéficiant de « crédits d'impôts devront faire une avance de trésorerie puisque, de janvier à septembre, ils seront sur un taux ne prenant pas en compte les réductions d'impôts ».

L'instauration du prélèvement à la source fait aussi craindre au patron des députés LR « deux véritables bombes », notamment un « risque de fusion entre la contribution sociale généralisée et l'impôt sur le revenu, qui rendrait la CSG progressive et serait un coup de matraque supplémentaire pour les classes moyennes et moyennes supérieures ». Celui qui fut ministre délégué à la Famille pendant le second mandat élyséen de Jacques Chirac a également pointé un « risque de coup de grâce à la politique familiale avec la fin du quotient conjugal et du quotient familial ».

A l'inverse, l'un des porte-parole des députés PS, Hugues Fourage, a affirmé à la presse que « la vérité, c'est que cette réforme va se mettre en place, elle sera inscrite dans la vie de nos concitoyens ». « Et même si j'entends parfois des Républicains dire qu'ils reviendront dessus, je vous fais le pari que non », a ajouté ce fidèle de Manuel Valls, vantant un processus de « simplification ».