Même les crédits longs profitent des taux bas. Les moyennes communiquées par les courtiers et par l’observatoire Crédit Logement-CSA sont passées sous la barre des 2% pour les prêts sur 25 ans. Ce qui confirme une nouvelle fois le niveau record des conditions de financement.

En janvier dernier, la moyenne des taux fixes sur 15 ans était encore à 2,01% selon l’observatoire Crédit Logement-CSA, dont les analyses reposent sur plus de 16.000 opérations en moyenne. Ce cap symbolique des 2% a donc été franchi, à la baisse, dès le mois suivant pour les taux fixes sur 15 ans. Pour les prêts sur 20 ans, de même source, la moyenne est tombée sous ce seuil au mois de mars.

Un cap symbolique franchi cet été

Restaient les durées longues. Depuis le mois de juin, toujours selon Crédit Logement-CSA, elles ne font plus exception puisque la moyenne des taux fixes sur 25 ans a à son tour franchi la barre des 2%, pour s’établir à 1,86% sur le mois d’août. Si cet observatoire fait figure de référence, avec des statistiques portant à chaque fois sur le mois écoulé, les taux livrés par les courtiers permettent de se faire une idée des taux proposés lors du mois à venir.

Selon Meilleurtaux, ce cap symbolique a été franchi pour les prêts sur 25 ans dès le début du mois d’août. Le courtier en crédit estime désormais à 1,90% le taux proposé en moyenne par les banques aux emprunteurs sur ces durées longues. Pour Empruntis, le « taux de marché », estimé sur la base des barèmes fournis par les banques, est là aussi de 1,90% sur 25 ans en ce début septembre, contre 2,05% le mois précédent. Ce même courtier avance par ailleurs des moyennes de 1,45% sur 15 ans et de 1,70% sur 20 ans, des estimations relativement proches de celles de son concurrent Meilleurtaux.

« Les banques ne peuvent plus descendre plus bas »

Reste, évidemment, à savoir si les records vont continuer à tomber. Sur ce point, les avis divergent quelque peu. Meilleurtaux affirme ainsi dans son baromètre mensuel que les banques sont restées « agressives », ces dernières semaines, « sur la conquête de nouveaux dossiers » : « Dans ce contexte, les barèmes bancaires des banques devraient à nouveau marquer des diminutions dans les semaines qui viennent. »

Or la plupart des réseaux de courtage pronostiquent une accalmie. Ulrich Maurel, président fondateur d’Immoprêt, estime dans un communiqué que « les taux devraient se stabiliser dans les prochains mois ». Point de vue relativement similaire à la Centrale de financement, qui évoque des banques « plus sélectives » en cette rentrée scolaire, puisqu’elles ont « atteint leurs quotas en termes d’acquisition client ». « Il semblerait que le mouvement à la baisse des taux de crédit prenne fin », note pour sa part Cécile Roquelaure, directrice de la communication chez Empruntis.

Le réseau Cafpi se veut même bien plus affirmatif : « Les taux de crédit immobilier ont fini par atteindre leur niveau plancher », analyse le coutier en crédit dans sa météo des taux, publiée hier. « Les banques ne peuvent plus descendre plus bas, il ne leur reste que de quoi prévenir les risques de défauts de paiement, amortir leurs frais de fonctionnement et bénéficier d’une marge plus que réduite. » Qui croire ? Ces derniers mois, l’observatoire Crédit Logement-CSA et plusieurs courtiers ont avoué leur étonnement quant au niveau record des conditions de financement de l’achat immobilier. Les taux immobiliers vont-ils encore déjouer les pronostics ?