L'assureur mutualiste Groupama a vu son bénéfice net chuter de 74% au premier semestre, à 69 millions d'euros, essentiellement plombé par une hausse de la sinistralité et les taux bas, selon un communiqué publié mercredi.

« A la différence de 2015, le premier semestre 2016 n'enregistre aucune plus-value financière exceptionnelle. A contrario, il est marqué par un contexte exceptionnellement défavorable tant sur le plan technique que financier, avec des événements hors normes comme les inondations et le Brexit », indique Thierry Martel, directeur général de Groupama SA, cité dans un communiqué.

L'an dernier à la même période, le groupe avait engrangé 150 millions d'euros de plus-values essentiellement liées à des cessions de titres, notamment de Veolia Environnement et Mediobanca. Groupama a par ailleurs dégagé sur la période un bénéfice opérationnel économique en baisse de 20,6%, à 92 millions d'euros.

L'impact des phénomènes climatiques

L'assureur, très présent dans le milieu agricole, a pâti des phénomènes climatiques sur ce premier semestre, et en particulier, des inondations et orages qui ont sévi fin mai-début juin en France. Au total, le coût de ces intempéries pour le groupe s'est élevé à 113 millions d'euros avant réassurance, indique l'assureur.

Cette hausse de la sinistralité se répercute également sur le ratio combiné en assurances non-vie (indemnisation des sinistres et frais généraux rapportés aux primes perçues) qui s'est dégradé à 99,9% (contre 98,7% au premier semestre 2015). Un ratio inférieur à 100% témoigne du fait qu'un assureur est bénéficiaire grâce à sa performance technique.

Assurance-vie : les supports en unités de compte engrangent

En outre, le groupe subit, comme l'ensemble du secteur de l'assurance et bancaire, la persistance des taux bas, dont « l'impact défavorable » s'établit à 61 millions d'euros après impôts, est-il précisé. Le chiffre d'affaires est lui en léger recul de 1,3% en données publiées, atteignant 9,15 milliards d'euros contre 9,27 milliards l'an dernier.

En France, si l'activité de la branche dommages a très légèrement baissé (-0,2% à 4,18 milliards), celle de l'assurance de la personne a grimpé (+2,1%, à 3,46 milliards), en majeure partie grâce à la hausse de l'épargne retraite individuelle (+3,4%), soutenue par le fort développement (+24%) des produits en unités de compte (UC), au capital non garanti. La part des UC dans les encours d'épargne individuelle continue de croître atteignant 21,8% à fin juin 2016 contre 19,7% l'an dernier à la même période.

Bon score de l'assurance santé collective

Groupama réalise ses meilleures ventes dans l'assurance collective, en hausse de 12,9% sur le semestre, portées par celles dans l'assurance santé collective (+28%), effet de la montée en puissance des contrats signés dans le cadre de l'ANI (Accord national interprofessionnel).

Selon cet accord, entré en vigueur le 1er janvier, toute entreprise est tenue d'assurer en santé ses salariés, en leur garantissant une complémentaire santé. Sur ce segment, Groupama se targue d'avoir décroché 55.000 contrats ANI depuis l'entrée en vigueur de la loi.

En termes de solvabilité, l'assureur affiche enfin sur ce premier semestre un ratio de couverture à 239%, un niveau supérieur à la moyenne du secteur.