Lancée officiellement en juin 2016, Sharepay est une carte conçue pour les couples ou les colocataires qui veulent partager certaines dépenses sans aller jusqu’à ouvrir un compte joint. Son principe : un moyen de paiement unique, qui permet de prélever équitablement deux comptes courants.

Parce qu’ils ne veulent pas s’engager au-delà d’un certain point ou qu’ouvrir un compte dans une banque traditionnelle coûte cher, 4,2 millions de Français, selon Sharepay, vivent aujourd’hui en couple sans compte commun. C’est à cette clientèle que s’adresse en priorité la fintech, fondée en avril 2014 par trois vingtenaires passionnés de technologies et accueillie depuis juin 2016 au Village by CA, l’incubateur parisien du Crédit Agricole.

Une carte, deux comptes

Le service s’articule autour d’une carte Mastercard à autorisation systématique (avec les limites que cela implique) et d’un site web. Pour obtenir la carte, les prérequis sont minimes : il suffit de renseigner un numéro de mobile et le numéro d’une autre carte bancaire reliée à votre compte courant, quelle que soit votre banque. Dans la foulée, vous pouvez inviter votre ami(e) ou colocataire qui, à son tour, pourra commander sa propre carte. Dans l’immédiat, le service ne permet pas d’inviter plus d’une personne, ni de payer par virement ou par prélèvement.

Sur le site web, il est ensuite possible de paramétrer la répartition entre les deux comptes des dépenses effectuées avec Sharepay : 50-50 par défaut, mais éventuellement 60-40 ou 70-30… Chaque utilisateur peut également personnaliser des plafonds par achat, par semaine ou par mois. Histoire de prévenir les usages abusifs, un mail est envoyé à chaque utilisateur après chaque dépense. Un historique des dépenses est même disponible en temps réel sur le site web. A tout moment, l’un ou l’autre des participants aux dépenses communes peut se retirer d’un clic. En cas de vol ou de perte, la carte peut être bloquée en temps réel, depuis le site.

Gratuit pour le moment

Dans l’immédiat, le service de base est gratuit, à l’exception des retraits en France et à l’étranger (1) dans le réseau Mastercard (2 euros par opération) et du remplacement de la carte avant sa date d’expiration (10 euros). Sharepay explique sur son site internet qu’elle se rémunère « sur l’utilisation de la carte », en percevant « une commission sur chaque transaction que Mastercard fait payer au commerçant ». Ce modèle économique, toutefois, paraît insuffisant à long terme. C’est pourquoi Sharepay se réserve le droit, à l’avenir, de « facturer des services additionnels ou une offre de type premium », précise la marque.

(1) Par défaut, la carte ne permet pas de faire des retraits. Il est toutefois possible d’activer cette option, après avoir validé son identité auprès de Sharepay.