Lancée en France fin 2015, la néo-banque berlinoise Number26 a cessé d’ouvrir de nouveaux comptes hors d’Allemagne et d’Autriche depuis avril dernier. Elle devrait faire son retour en novembre prochain, nantie d’une licence bancaire européenne et d’une nouvelle marque, N26.

Dans un communiqué daté du 21 juillet, N26 a annoncé avoir obtenu une licence bancaire complète auprès du régulateur allemand, le BaFin, neuf mois après en avoir fait la demande. Ce qui va lui permettre, par le biais du passeport européen, de proposer ses services (paiements, transferts d’argent, crédits de trésorerie, notamment) dans l’ensemble des pays de l’Union européenne.

Jusqu’ici, faute de licence, Number26 s’appuyait sur un établissement de crédit allemand, WireCard, pour opérer. Grâce à l’indépendance nouvellement acquise, la néo-banque compte désormais « améliorer significativement son catalogue de produits », promet le CEO et co-créateur de N26, Valentin Stalf dans le communiqué, qui annonce pour les 12 mois à venir l’arrivée du crédit en temps réel, d’une sécurité améliorée grâce à l’intelligence artificielle et d’un service de partage des dépenses entre pairs.

Un retour en France en novembre ?

Cette licence bancaire devrait également permettre à N26 de dissiper certaines questions réglementaires, qui avaient entraîné la suspension de sa commercialisation hors d’Allemagne et d’Autriche en avril dernier. Dès le 21 juillet dernier, le jour même de l’officialisation de l’obtention du sésame, la néo-banque expédiait d’ailleurs un e-mail à ses prospects français placés sur liste d’attente, leur promettant qu’ils pourront ouvrir un compte en novembre prochain. Une date qui coïncidera, à quelques semaines près, avec l’arrivée sur le marché du compte de paiement Morning, concurrent français de N26 annoncé pour le mois d’octobre.

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La fin de la gratuité totale

Parallèlement à sa demande de licence bancaire, N26, qui revendique 200.000 clients dans 8 pays, a également fait évoluer son modèle économique. Un changement qui passe par la mise en œuvre d’une nouvelle grille tarifaire. Jusqu’ici entièrement gratuit, le compte N26 ne l'est plus vraiment. A compter du mois de septembre, les clients allemands devront en effet régler 2 euros pour chaque retrait en espèces effectué dans un distributeur allemand, au-delà de 3 par mois pour les clients lambda et de 5 par mois pour les clients « compte principal », c’est-à-dire ceux qui domicilient des revenus sur le compte ou qui ont moins de 26 ans. Centrée sur le mobile et ouverte à la collaboration avec d'autres fintechs, N26 vise en effet en priorité une clientèle jeune et technophile, peu attirée par une relation bancaire traditionnelle en agence.

Autre nouveauté : N26 facture depuis le 11 juillet dernier des frais de tenue de compte, à hauteur de 6 euros par mois, aux nouveaux clients dont la capacité de crédit est jugée insuffisante. Une choix qui rappelle celui d’ING Direct en France, qui facture depuis le mois de juin 5 euros mensuels aux clients ne remplissant pas certains critères de dépôts.