Les contribuables soucieux de la confidentialité de l'ensemble de leurs revenus pourront, une fois que le prélèvement à la source sera mis en place, demander qu'un taux d'imposition « par défaut » soit transmis à leurs employeurs. Ils paieront le solde de leur impôt sur le revenu a posteriori, a-t-on appris lundi auprès de Bercy.

Le ministre du Budget, Christian Eckert, doit faire mercredi en Conseil des ministres « un point d'étape détaillé de l'avancée du projet de loi » sur la retenue à la source, qui doit entrer en vigueur au 1er janvier 2018, a indiqué Bercy à l'AFP.

A cette occasion, il annoncera que les contribuables qui ne souhaiteraient pas que leurs employeurs soient au courant de leur situation patrimoniale - par exemple ceux qui ont des revenus patrimoniaux élevés - pourront demander qu'un « taux par défaut » leur soit appliqué, et payer le solde ensuite directement à l'administration fiscale, a indiqué cette source, confirmant une information des Echos. Le Conseil d'Etat, qui a été consulté sur l'ensemble du texte et à qui Bercy a en particulier soumis cette option pour qu'il donne son avis, a confirmé que cette solution était « nettement préférable », afin d'éviter les risques d'atteinte à la vie privée liés à la transmission du taux d'imposition à l'employeur.

Des cas très rares selon Bercy

Selon Bercy, il est « vraisemblable » que la proportion de personnes qui auront recours à cette option sera « extrêmement faible », compte tenu du fait que « ce taux par défaut ne tient pas compte de la situation familiale ». Par ailleurs, les cas de personnes ayant un salaire faible mais un revenu patrimonial élevé sont « extrêmement limités », fait-on valoir.

Le projet de réforme, qui sera intégré au projet de loi de finances 2017 présenté à l'automne, propose que l'impôt sur le revenu soit prélevé par l'employeur sur la base d'un taux d'imposition calculé et transmis par l'administration fiscale. Le texte devrait être soumis aux parlementaires « dans la deuxième quinzaine du mois d'août », selon Bercy.