Le vote favorable à la sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne a entraîné le gel des transactions auprès de fonds immobiliers investis essentiellement outre-Manche et en particulier à Londres. Un mauvais signe pour vos SCPI ou OPCI ?

Mardi 5 juillet dernier, la panique gagne la City à Londres et l'ensemble des places mondiales. Conséquence directe du choix des Britanniques de sortir de l'Union européenne le 23 juin dernier, des fonds d'investissements immobiliers décident de geler toute transactions : Standard Life lundi, Aviva Investment, M&G, Henderson Global Investors, Columbia Threadneedle et Canada Life. Leur point commun ? Ils possèdent des milliers de mètres carrés de bureaux à Londres. Or, de nombreux groupes étudient leur expatriation pour continuer à profiter de l'espace économique européen. S'ils partent effectivement, cela va laisser libre de nombreux immeubles, réduire la rentabilité des fonds (qui repose sur les loyers perçus) et faire chuter la valeur des biens. Un air d'éclatement de bulle ? Possible mais pas pour tout de suite.

En attendant, les fonds ont choisi d'empêcher les investisseurs qui ont apporté des capitaux de retirer leur argent. En soit, cette décision est plutôt prudente et évite des prises de décisions trop hâtives. Sauf que l'histoire semble se répéter, car la crise des subprime a justement commencé de cette manière… Ensuite, une partie des fonds concernés avaient fermé… Outre-Manche, ce n'est pas encore le cas et rien ne dit que cela sera le cas.

Les porteurs de parts de SCPI et d'OPCI et le Brexit

Aucune SCPI ou OPCI n'a pris de disposition analogue. Ce qui peut expliquer la prise de position sereine de l'Autorité des marchés financiers la semaine passée. Seules les SCPI ou OPCI de rendement investis à l'international peuvent être touchés par une crise de l'immobilier d'entreprise londonien. Ensuite, il faut lire les rapports de gestion, soumis à l'AMF, pour savoir quelle est la part de l'immobilier britannique. Là, après vérification du patrimoine immobilier détenu, vous pourrez savoir si vous êtes concerné.

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Ce sont les OPCI qui sont éventuellement les plus exposés. Par exemple, l'OPCImmo P d'Amundi précisait dans sa synthèse mensuelle de gestion du mois de mai dernier être investi à hauteur de 16,94% des actifs en gestion au Royaume-Uni, avec des biens à Londres et Cardiff parmi ses principaux actifs immobiliers. A titre de comparaison, il est aussi investi en France pour 31,31% et en Allemagne pour 33,17%. Autre exemple : Axa Selectiv' Immo. Parmi les 20 actifs en portefeuille, deux sont situés à Londres.

Un mot résume bien la manière dont les SCPI et OPCI ont investi le Royaume-Uni : la prudence. Leurs gestionnaires ont surtout eu envie d'aller sur un autre marché que celui de Londres, jugé surévalué : l'Allemagne. La France n'est pas en reste, bien au contraire. Du coup, même si une crise a lieu autour de l’immobilier britannique, l’impact sera réel sur les SCPI et les OPCI mais dans une ampleur qui peut être compensée par les autres actifs. Au pire, le rendement baissera un peu sans que cela suscite une inquiétude particulière. La difficulté va sans doute plus concerner le moment où viendra la vente des biens. Une forte dépréciation pourrait entamer la capacité d’investissements futurs du fonds. Mais, pour l’heure, le scénario n’est pas encore écrit. Les négociations autour du Brexit n’ont pas encore commencé et le mandat du nouveau Premier ministre, Theresa May, commence à peine.