Nouveau site internet, nouveau logo, nouvelles fonctionnalités : Zesto, le livret d’épargne distribué en France par RCI Bank and Services, évolue. Fabien Tournier, responsable de l’activité épargne de la filiale bancaire de l’Alliance Renault-Nissan, nous en dit plus sur cette mue.

Fabien Tournier, RCI Bank and Services a dévoilé une nouvelle stratégie en début d’année, en même temps qu'un changement de dénomination commerciale et de logo. Allez-vous importer ces nouveautés dans l’univers de Zesto, votre marque française d’épargne ?

Fabin Tournier : « La communication du Livret Zesto va effectivement être adaptée. Nous allons lancer le 5 juillet un nouveau site internet, avec un nouveau logo et une nouvelle charte graphique [voir illustration, NDLR]. Notre ancien site date du lancement de l’offre épargne en 2012. Depuis, les technologies ont évolué et il était temps de le revoir. Le nouveau site, notamment, sera responsive design [adapté à l’ensemble des tailles d’écran, du smartphone à l’ordinateur, NDLR] et intégrera des simulateurs d’intérêts pour le Livret Zesto et le compte à terme Pepito. »

Que change cette nouvelle stratégie pour l’activité épargne que vous dirigez ?

F.B. : « Le cœur de l’activité de RCI Bank and Services ne change pas : proposer des solutions de crédit au service des marques de l’Alliance Renault-Nissan. L’épargne reste une activité de complément, dont l’objectif ne change pas : diversifier nos sources de refinancement. Nous allons donc continuer à accompagner la croissance de nos activités de crédits. »

Toutes les enseignes bancaires affichent de plus en plus clairement leur transformation numérique. Est-ce également une préoccupation pour RCI Banque ?

F.B. : « Evidemment, accélérer cette transformation fait partie de nos priorités stratégiques. Nous allons d’ailleurs mener deux projets d’ici la fin de l’année. Le premier, c’est la souscription 100% en ligne, avec signature électronique et envoi des pièces par internet. Le second, c’est la dématérialisation de tous les actes liés à la détention d’un Livret Zesto. Cette démarche vers le tout-digital doit être le propre d’une banque en ligne. Il s’agit de faciliter le parcours du client et d’être plus réactif dans le traitement des questions de nos clients. »

Vous avez choisi, depuis près d’un an, de privilégier un bon taux de base aux taux boostés mais provisoires traditionnellement utilisés pour attirer les clients sur le marché des livrets en ligne. Pourquoi ce choix ?

F.B. : « La première raison est le coût de ces campagnes, qui n’existent d’ailleurs qu’en France. La seconde est la volonté de fidéliser nos clients en leur présentant une offre pérenne parmi les meilleures du marché, ce qui leur évite de chercher en permanence la meilleure offre. Ce choix a été payant : nous avons perdu des clients zappeurs, mais aussi attiré de nouveaux clients en quête de stabilité pour leur épargne. Au final, notre solde net de clients est stable depuis un an. »

Le Livret Zesto rapporte actuellement 1,40%. Comment parvenez-vous à maintenir une telle rémunération dans le contexte actuel ?

F.B. : « Effectivement, le marché français de l’épargne est le plus cher d’Europe, mais c’est aussi notre marché historique et nous tenons à y être présents. Dans le contexte actuel, nous trouvons des ressources moins chères ailleurs, mais c’est aussi grâce aux dépôts de nos clients, qui rassurent sur la moins forte dépendance de l’entreprise vis-à-vis des marchés financiers pour refinancer son activité. »

Quelles sont les tendances 2016 en matière de collecte ?

F.B. : « En France, les encours et le nombre de clients sont stables. C’est également le cas en Autriche. Nous restons en phase de croissance en Allemagne et au Royaume-Uni. Il faut toutefois rappeler que l’objectif de notre activité d’épargne est d’accompagner la croissance de nos encours de crédits, à hauteur d’un tiers des encours environ. Ce ratio a été atteint à la fin de l’année 2015, avec un an d’avance. Nous ne connaîtrons donc plus les mêmes croissances que par le passé. »

A côté du Livret Zesto, vous disposez d’un compte à terme, Pepito. Celui-ci n’est accessible qu’à vos clients. Envisagez-vous d’en faire un produit d’appel ?

F.B. : « Non, ce n’est pas à l’ordre du jour. Pour un client intéressé par Pepito, le fait de détenir un Livret Zesto en parallèle est relativement neutre. Et cela permet de sécuriser et simplifier les dépôts et les retraits, qui transitent par Zesto. Depuis le début de l’année, nous insistons d’ailleurs beaucoup dans notre communication sur la complémentarité entre les deux produits. »

L’activité épargne de RCI est présente en France, en Allemagne, en Autriche et au Royaume-Uni. D’autres marchés vous intéressent-ils ?

F.B : « Oui, nous regardons de près certains pays, hors Europe, où les marques de l’Alliance Renault-Nissan sont particulièrement fortes. Ce sont toutefois des projets longs, entre 9 mois et un an : il faut créer un écosystème, trouver des partenaires, réfléchir à une stratégie de communication et regarder de près la réglementation et la culture locales en matière d’épargne. »

Brexit : « Pas de panique »

L’activité épargne de RCI Bank and Services est également présente au Royaume-Uni depuis 2015. Comme la plupart des observateurs, Fabien Tournier a été « surpris » par le résultat du référendum, qui a tranché en faveur d’une sortie de l’Union européenne. Mais il n’a observé « aucune modification dans le comportement de [ses] clients, ni aucun retrait massif ». Pas de panique, donc, mais quelques inquiétudes. « Nous avons eu des questions de clients qui s’inquiétaient du maintien de la garantie européenne sur leurs dépôts », explique Fabien Tournier. « Nous avons pu les rassurer à ce sujet ». En tant que banque française, RCI Bank and Services contribue en effet au système de garantie, y compris pour ses comptes libellés en livres sterling.