Les Français épargnent beaucoup mais l'économie française n'en profite pas assez selon le rapport sur l’état de la France en 2016 du Conseil économique social et environnemental. Ce dernier souhaite une refonte de la fiscalité pour mieux guider l'épargne des Français.

« En période de manque de confiance, le réflexe de précaution prévaut. » Voilà comment le CESE, « troisième assemblée de la République » ayant pour mission de conseiller le gouvernement, le Sénat et l’Assemblée nationale, explique l’important taux d’épargne des ménages français. Ce dernier s'élève à 15,4% des revenus en 2015 alors que la « faiblesse des rendements » pourrait pousser les Français à utiliser leur argent différemment.

Or le CESE souligne par ailleurs les besoins « considérables » d’investissement à long terme de l’économie française, dans ce vaste diagnostic de l’état de la France publié la semaine passée. Des besoins particulièrement importants pour les « infrastructures », « l’éducation et la santé, ou pour accélérer la transition énergétique ». L’ex-Conseil économique et social appelle donc de ses vœux un « meilleur fléchage » de « l’abondante épargne » des Français.

Favoriser l’investissement en actions

Pour guider les deniers des Français vers les secteurs en manque de financements, le CESE souhaite que la fiscalité de l’épargne soit « revue » afin de « favoriser un allongement des durées de placement ». Le Conseil ne pointe aucun nom de produit mais son propos sous-entend que les économies des Français sont trop massivement investies sur l’épargne réglementée ou l’assurance-vie en euros. Le CESE conclut d’ailleurs sa préconisation en soulignant que « cette fiscalité devrait aussi mieux prendre en compte le risque attaché à la détention d’actions d’entreprises, mode de placement nécessaire au renforcement des fonds propres des entreprises et au maintien d’un actionnariat national fort dans les grandes entreprises mondialisées françaises ».

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En juin 2014, le rapport France 2025, de l’organisme France Stratégie lié au Premier ministre, avait lui-aussi appelé à une « réforme de la fiscalité de l’épargne », tout comme le rapport parlementaire Berger-Lefebvre, un an plus tôt. Ce dernier avait été suivi de mesures concrètes comme la création de l’euro-croissance et du PEA-PME.