Vous anticipez l’achat d’un objet de valeur ? Ou vous avez l’intention de dépenser sans compter pendant vos congés d’été ? Il y a un préalable pour éviter de bloquer votre carte bancaire : demander un relèvement provisoire de vos plafonds de retraits et de paiements. Nous sommes allés vérifier si les banques en ligne permettaient de mener à bien cette opération de manière simple, transparente et en autonomie.

Relever vos plafonds carte pour faire face à un pic de dépenses ponctuel est d’autant plus nécessaire que vous possédez une carte d’entrée de gamme. Les limites qui leur sont appliquées par défaut sont en effet assez faibles : 1.200 euros de paiements sur 30 jours et 500 euros de retraits sur 7 jours, par exemple, pour une carte Visa Classic chez Hello bank ou Monabanq.

Des jauges bien pratiques

Avant de décider, ou non, de demander une augmentation des plafonds de carte, il est bon de savoir où on en est. Pour informer leurs clients de l’état de leurs paiements et retraits, cinq des six banques incluses dans notre banc d’essai (1) ont fait le choix de présenter cette information sous la forme d’une jauge qui se remplit au fil des paiements et retraits effectués sur la période. Rien à redire sur ce choix, très efficace visuellement.

Seul Hello bank a fait l’impasse sur cette jauge. Le service 100% numérique de BNP Paribas se contente de rappeler le montant des plafonds. Encore plus gênant : à aucun moment Hello bank n’informe, dans son interface de gestion de la carte bancaire, de la possibilité de relever ces plafonds. Pour connaître la marche à suivre, il faut aller fouiller dans sa foire aux questions (FAQ). On y découvre ainsi que ce relèvement est possible, mais doit être demandé, par téléphone ou e-mail, à un conseiller. En ce qui nous concerne, nous en sommes restés là.

Relèvement sur mesure chez Fortuneo

Hello bank fait heureusement exception. Toutes les autres enseignes prennent la peine d’expliquer à leurs clients qu’ils ont la possibilité de demander un relèvement, provisoire et définitif, de leurs plafonds de carte. Dans le cadre de ce test, nous nous sommes contentés d’une augmentation ponctuelle.

Chez BforBank, Boursorama Banque, Fortuneo et ING Direct, cette demande se fait en autonomie, selon des modalités proches : vous devez choisir entre une augmentation provisoire ou définitive - dans le second cas, la majorité des enseignes vous demandent de contacter directement un conseiller - puis opter pour l’un des montants proposés. Certaines enseignes apportent un peu de sophistication à la manœuvre. Fortuneo, notamment, nous autorise à choisir la durée du relèvement provisoire, lorsque les autres enseignes la fixent à 30 jours par défaut. La filiale d’Arkéa permet également de définir si ce relèvement vaut pour les paiements et retraits effectués à l’étranger. Pratique.

Enfin, pour achever la procédure, trois de ces quatre enseignes nous envoient un code à usage unique par SMS, signe qu’elles considèrent l’opération comme sensible. Seule se distingue ING Direct, qui se contente d’un simple envoi de mail pour confirmer qu’elle a pris en compte la demande.

Monabanq joue la transparence

Monabanq, de son côté, ne permet pas de relever ses plafonds de carte en autonomie, même provisoirement. Depuis l’espace de gestion de la carte, la filiale du Crédit Mutuel-CIC oriente le client vers sa messagerie sécurisée. Chaque demande fait donc l’objet d’un examen par un conseiller, avec comme principal inconvénient de ne pas obtenir une réponse immédiate, contrairement à ce qui se passe chez BforBank, Boursorama Banque, Fortuneo et ING Direct.

Qui dit réponse immédiate, toutefois, ne dit pas forcément réponse positive. Un rappel en effet : pour les besoins de ce banc d’essai, nous utilisons des comptes de test, dont l’usage au quotidien est très limité - quelques dizaines d’euros de dépôt et quelques paiements chaque mois - à l’image de celui qu’en ferait un client qui souhaite essayer avant de s’engager réellement. Cette caractéristique a eu son importance pour le relèvement de plafonds : deux enseignes sur six, Monabanq et Boursorama Banque, ont en effet refusé de relever, même temporairement, nos plafonds de carte. Nous ne leur en avons pas tenu rigueur : étant donnée la faiblesse des mouvements enregistrés sur les comptes, ce refus apparaît logique, voire rassurant.

Monabanq a en plus le mérite d’être très transparente sur ses critères d’examen. Ils sont listés dans le mail nous signifiant son refus de relever nos plafonds. L’enseigne prend ainsi en compte le solde du compte, la régularité de son alimentation, la domiciliation des revenus et l’utilisation de la carte.

Manque de clarté chez Boursorama

Les raisons du refus sont beaucoup moins claires chez Boursorama Banque. L'expérience est même assez déconcertante. Nous avons compris qu’elle nous refusait le relèvement au moment de choisir nos nouveaux plafonds : elle nous a alors laissé comme unique choix… de conserver nos plafonds actuels !

Dans le cas de Fortuneo, nous n’avons pas pu aller au bout de la procédure, pour une raison simple : il faut trois mois d’ancienneté dans la banque pour obtenir le droit de relever ses plafonds, ce qui n’était pas notre cas. La filiale du Crédit Mutuel Arkea, toutefois, présente dans une vidéo très pédagogique sa procédure, ce qui nous a permis de l’évaluer. Et aussi de deviner que le relèvement ne nous aurait pas été accordé : la banque en ligne demande en effet, comme Monabanq, que le client détienne sur ses comptes au moins le montant du plafond demandé.

ING Direct et BforBank, les plus accommodantes

Deux enseignes, enfin, se sont montrées beaucoup plus accommodantes. ING Direct et BforBank nous ont en effet accordé sur le champ, et sans condition, le relèvement de nos plafonds de carte. Une facilité d’usage qu’on peut considérer, au choix, comme une vraie liberté ou une pratique risquée.

(1) Notre test des banques en ligne inclut BforBank, Boursorama Banque, Fortuneo, Hello Bank, ING Direct et Monabanq.