Les fonds de prêts Novo, destinés à financer les ETI et PME, ont réussi à engranger 405 millions d'euros supplémentaires à l'issue d'une levée de capital, la deuxième depuis leur création en 2013, ont annoncé mercredi conjointement la Caisse des dépôts (CDC) et l'Association française de l'assurance (AFA).

Dépassant l'objectif initial de 300 millions, ces fonds, qui prêtent à des conditions plus flexibles aux entreprises intermédiaires et moyennes, ont été abondés par la quasi-totalité des 24 investisseurs initiaux, atteignant désormais 1,42 milliard d'euros, est-il indiqué dans un communiqué. « Nous y voyons là une illustration d'un nouveau succès pour les fonds eux-mêmes (...) et pour la communauté des investisseurs que nous sommes, cela illustre notre confiance dans le financement de l'économie et notre volonté de l'accompagner », s'est félicité M. Franck Silvent, directeur du pôle Finances, stratégie et participations de la Caisse des dépôts, lors d'une conférence de presse.

Rendus possibles grâce à une réforme du code des assurances, ces fonds, pilotés par la CDC, répondent au vœu des pouvoirs publics de mieux orienter l'épargne des Français vers l'économie réelle, et notamment les PME.

Un milliard prêté depuis leur création

Depuis leur création, les fonds Novo ont accordé 43 prêts à 41 entreprises, pour un total de un milliard d'euros. En moyenne, ces prêts, remboursables à terme, sont d'un peu plus de 23 millions d'euros, pour une durée de 6,8 ans avec un taux de 4,06%. Les entreprises bénéficiaires réalisent un chiffre d'affaires moyen de 400 millions. Elles opèrent pour la plupart dans les secteurs industriel (40%), de la santé (12%), des services (10%) et de l'informatique (10%), selon les données communiqués par la CDC et l'Association française de l'assurance.

Par ailleurs, les 24 investisseurs des fonds Novo, notamment des compagnies d'assurances et des fonds de retraite, ont indiqué se lancer également dans le prêt obligataire afin d'« accroître le financement des PME-ETI et orienter davantage l'épargne vers l'économie entrepreneuriale ».

Du côté des assureurs, Bernard Spitz, président de l'AFA, a soulevé la question de « la bonne adéquation entre l'ensemble de cet effort économique faits par les assureurs et la réglementation ». M. Spitz a ainsi appelé à dénouer la « combinaison redoutable » formée par des « incohérences de débats » autour de Solvabilité II, nouveau cadre réglementaire européen du secteur, et des « normes comptables qui ne reconnaissent pas suffisamment les spécificités de l'investissement des assureurs ».