Crédit Mutuel Arkéa, en conflit depuis des mois avec la Confédération du Crédit Mutuel pour obtenir son autonomie, a dénoncé mardi les propos de Nicolas Théry, président de cette confédération, évoquant un risque de dégradation de sa notation en cas de divorce entre les deux entités. Arkéa a par ailleurs jugé « inéluctable » la séparation des deux groupes.

« Les allégations de M. Théry (...) relatives à une éventuelle dégradation de quatre crans de la notation du Crédit Mutuel Arkéa, par l'agence Moody's, sont totalement inexactes et fallacieuses », a estimé le groupe Arkéa dans un communiqué. « Ces affirmations sont de nature à porter gravement et directement atteinte aux intérêts du Crédit Mutuel Arkéa, à son image et sa réputation », s'insurge Arkéa, qui regroupe les fédérations du Crédit Mutuel Bretagne, du Sud-Ouest et du Massif Central ainsi que celles de 20 filiales spécialisées. Nicolas Théry avait pointé vendredi dernier, lors de l'assemblée générale de la Confédération du Crédit Mutuel Centre-Est-Europe à Strasbourg, le risque d'une dégragation de la notation d'Arkéa s'il se séparait de la Confédération du Crédit Mutuel (CNCM).

Coexistence impossible

Dénonçant un « manquement inédit aux obligations d'objectivité, d'impartialité et de neutralité qui incombent règlementairement à tout organe central », Crédit Mutuel Arkéa y voit « la démonstration criante des situations de conflit d'intérêts existant au sein » de la CNCM qu'elle « dénonce maintenant depuis de nombreuses années ». « Cette situation témoigne de l'impossibilité de continuer à faire coexister deux groupes concurrents au sein d'un même organe central et confirme le caractère inéluctable d'une séparation ordonnée », affirme le groupe basé à Brest.

Arkéa ajoute par ailleurs bénéficier du soutien de l'ensemble de ses 3.600 administrateurs et 334 caisses locales pour s'opposer « à toute réforme visant à centraliser le Crédit Mutuel, quelles qu'en soient les modalités ou la forme ».