Les salariés de la banque portugaise Caixa geral de depósitos (CGD) en France ont voté lundi la reconduction de leur grève, au sixième jour d'un mouvement pour de meilleurs salaires, des embauches et un projet d'entreprise pérenne, a-t-on appris de source syndicale.

La grève, débutée mardi dernier et suspendue dimanche uniquement, mobilisait lundi « 65% du personnel » à l'appel de l'intersyndicale FO-CFTC-CGT, a indiqué à l'AFP Manuela Dos Santos (FO), secrétaire du comité d'entreprise de CGD-France. Selon elle, les salariés ont cessé le travail pour dénoncer la politique salariale « insuffisante », des « démissions massives » couplées à des « réductions d'effectifs quasi permanentes », et la hausse du nombre « d'heures supplémentaires non payées ».

Ils ont « voté la reconduction de la grève en assemblée générale » lundi après-midi, a-t-elle affirmé, en assurant que le dernier mouvement social remontait à « plus de 20 ans ». Relevant « de plus en plus de burn-out » (épuisement professionnel) dans l'entreprise, Manuela Dos Santos cite un rapport commandité par le CHSCT faisant état de « conditions de travail anormalement pathogènes » et d'un nombre d'arrêts de travail plus élevé que la moyenne du secteur. La banque compte 544 salariés et 48 agences en France.

33% du personnel en grève la semaine passée

Interrogée par l'AFP, la succursale France de la banque publique portugaise a répondu qu'à la suite de négociations « intenses », « des avancées ont été faites » depuis la semaine dernière, où « environ 33% du personnel était en grève ».

La direction souligne que les résultats financiers « très positifs en 2015 (...) ont permis à la banque de distribuer à ses employés un total équivalent, en moyenne, à 2 mois de salaire » (intéressement, participation, prime exceptionnelle, etc.). Elle reconnaît toutefois que son « plan d'avenir », fondé notamment sur « l'effort d'innovation » et « la simplification des processus », « demande nécessairement un effort additionnel au quotidien » du personnel.