Après l'embellie de 2015, le marché du logement neuf entame l'année sur un bon rythme car les ventes des promoteurs s'étoffent grâce au retour des ménages accédant à la propriété, soutenus par des taux de crédit immobiliers historiquement bas et un Prêt à taux zéro plus favorable.

De janvier à mars les ventes des promoteurs privés ont progressé de 14,7% comparé aux mêmes mois de 2015, pour s'élever à 30.804 logements neufs, selon les chiffres publiés jeudi par la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI). « Le décollage des ventes en résidence principale est vraiment le fait marquant du trimestre », commente auprès de l'AFP Alexandra François-Cuxac, présidente de la FPI. « Cela nous conforte dans notre optimisme retrouvé », dit-elle.

Bond des primo-accédants

Les ventes aux ménages accédant à la propriété ont ainsi bondi de 20,3%, facilitées, depuis le 1er janvier, par la distribution plus large par l'Etat, du Prêt à taux zéro (PTZ) qui permet ainsi à un plus grand nombre d'acquéreurs de boucler leur emprunt immobilier. Elles représentent, au premier trimestre, 52% des ventes globales réalisées par les promoteurs adhérents à la FPI, contre 48% auprès des investisseurs.

Ces ventes réalisées auprès des investisseurs locatifs sont de leur côté restées très soutenues, avec une hausse de 12,9%. Elles profitent toujours du dispositif fiscal « Pinel » prolongé jusqu'à la fin 2017 et assoupli, avec la possibilité de louer le logement acquis à ses ascendants ou descendants, sur une durée d'engagement modulée (6, 9 ou 12 ans).

Des facteurs très favorables

« Entre la réforme du PTZ en vigueur depuis le 1er janvier, l'allongement du dispositif Pinel et l'annonce d'une TVA à 5,5% dans une zone allant jusqu'à 500 mètres des quartiers prioritaires de la politique de la ville, on a un alignement de tous les astres ! » se félicite Alexandra François-Cuxac. La FPI dit avoir entamé « un dialogue » avec des municipalités qui imposent aux promoteurs des chartes comportant des dispositions qu'elle juge abusives, s'appuyant sur une expertise juridique commandée par ses soins.

Ces dispositions peuvent par exemple imposer un maître d'œuvre, fixer la taille ou les caractéristiques des logements, mais aussi porter sur « les revenus des acquéreurs » ou encadrer les prix du foncier, portant ainsi « atteinte au droit de propriété » du vendeur du terrain, a énuméré lors d'une conférence de presse la présidente de la FPI.

« Une accélération des dispositions abusives »

« Il y a une accélération des dispositions abusives », a-t-elle dit, réaffirmant son intention d'assigner en justice ces municipalités si celles-ci ne renoncent pas à ces dispositions selon elle « illégales ». Parmi les villes dans le collimateur de la FPI, figurent Bordeaux, Nice, La Rochelle, Rennes, Tours ou Toulouse, avait précisé l'organisation à l'AFP en février.

Le logement neuf continue en outre à bénéficier de taux d'intérêt des crédits immobiliers historiquement bas : ils étaient de 1,97% en mars en moyenne - et sont même tombés à 1,81% en avril -, selon l'observatoire Crédit Logement-CSA. Contrairement à ces derniers mois, les mises en vente de logements progressent davantage que les ventes elles-mêmes : +17,9%, tandis que l'offre commerciale demeure stable. Les délais de commercialisation se raccourcissent très légèrement (à 11,3 mois en moyenne contre 11,7 mois en 2015). De leur côté les prix ont progressé en moyenne de 0,5% au premier trimestre en France sur un an, pour s'établir à 3.967 euros le m2.