La capacité d’épargne des Français augmente, en avril, selon l’indicateur de confiance des ménages de l’Insee. Mais ils préfèrent attendre : un vrai paradoxe.

Mettre de l’argent de côté ? « Oui, je peux, mais non merci ! » En grossissant le trait, voici la réponse qu’apportent les Français lorsque l’Insee leur pose des questions à propos de leur épargne. Dans le cadre de son baromètre mensuel mesurant la confiance des ménages (1), l’institut pose trois questions concernant la thésaurisation : une première sur la capacité du sondé à mettre de l’argent de côté à ce jour, une deuxième sur sa perception concernant son épargne dans les mois à venir, et une dernière sur le fait que la période soit opportune ou non.

Lors de l’enquête menée en avril par l’Insee, la capacité d’épargne actuelle « se redresse un peu, après avoir atteint le mois précédent son plus bas niveau depuis mars 2012 », et la « capacité d’épargne future » rebondit très légèrement. La réponse à la troisième question peut donc étonner : une majorité de personnes interrogées estiment que ce n’est pas le « bon moment » pour épargner. L’indice dédié tombe à -5 points, à comparer avec un +16 en avril 2015.

La peur des mauvais jours, probablement, car l’indicateur de confiance global des ménages reste relativement bas, à 94 points, contre 97 en janvier. Et les sondés se montrent particulièrement peu optimistes quant à l’évolution de leurs finances personnelles (-14 points, contre -9 en janvier). L’actuel désamour des Français pour l’épargne se traduit dans les faits : les statistiques des banques et institutions monétaires montrent que les Français prennent de moins en moins la peine de placer leurs économies.

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(1) Enquête réalisée chaque mois par téléphone par l'Insee auprès d'un panel de 2.000 ménages environ.