Les deux tiers des Français sont opposés à la suppression de l'impôt sur la fortune (ISF), selon un sondage Tilder-LCI-OpinionWay publié jeudi, au lendemain d'un rappel à l'ordre du Premier ministre sur le sujet, après des propos d'Emmanuel Macron.

41% des personnes interrogées (1) se disent « tout à fait opposées » à la suppression de cette imposition des patrimoines supérieurs à 1,3 million d'euros, tandis que 26% y sont « plutôt opposés ». La part de ceux qui y seraient « plutôt favorables » est de 17%, tandis que 15% y sont « tout à fait favorables ».

La proportion des « plutôt » ou « tout à fait opposés » monte à 70% chez les femmes (contre 64% chez les hommes) et à 72% chez les actifs des catégories populaires (contre 64% chez les CSP+ et 66% chez les inactifs). Par catégorie d'âge, les 25-34 ans sont le plus opposés à sa suppression (73%), suivis par les 35-49 ans (71%) et les 50-64 ans (70%). Cette proportion tombe à 61% pour les 65 ans et plus, et à 54% pour les 18-24 ans.

Valls : ce serait « une faute »

Mercredi, Manuel Valls a estimé que supprimer l'ISF serait « une faute » au « nom même de la justice », en réponse à une déclaration du ministre de l'Économie Emmanuel Macron dans la revue Risques. « Si on a une préférence pour le risque face à la rente, ce qui est mon cas, il faut préférer la taxation sur la succession aux impôts de type ISF », avait déclaré le ministre de l'Economie à la revue spécialisée.

Créé en 1989, l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), qui a succédé à l'IGF (impôt sur les grandes fortunes) instauré par François Mitterrand en 1981 et abrogé par Jacques Chirac durant la cohabitation, a depuis subi de multiples aménagements.

(1) Ce sondage a été réalisé mercredi et jeudi via un questionnaire en ligne auprès d'un échantillon de 1.001 personnes représentatif de la population française. Sa marge d'incertitude est de 1,5 à 3 points au plus, précisent ses auteurs.