Près de dix candidats au rachat des parts de l'État dans l'aéroport de Lyon se sont manifestés dont des Chinois, ravivant ainsi le spectre du scénario toulousain, a-t-on appris de sources proches du dossier.

« Ils vont bientôt être une dizaine. Il y a les deux favoris : Vinci Airports et l'aéroport de Genève avec le fonds Cube. Il y a des Chinois, l'aéroport de Singapour (Changi Airport, NDLR), la société d'investissement Ardian, l'Espagnol Ferrovial » allié au groupe d'investissements français Meridiam, selon une de ces sources.

« Il y a aussi sans doute les Australiens de Macquarie, peut-être l'aéroport de Francfort », complète une autre.

Selon plusieurs sources, les candidats chinois ont même fait le déplacement à Lyon afin de présenter leur projet pour le troisième aéroport français et se sont montrés extrêmement motivés. Le consortium qui s'est présenté est à peu de chose près similaire à celui qui a racheté en juillet 2015 49,99% de l'aéroport de Toulouse-Blagnac, pour 308 millions d'euros, selon une de ces sources.

Les candidats au rachat des 60% de parts de l'État dans l'aéroport Lyon-Saint-Exupéry avait jusqu'au 24 mars pour se faire connaître formellement. Contacté par l'AFP, Bercy n'a pas souhaité confirmer qui avait fait acte de candidature.

Le ministère est dans la phase de traitement des candidatures et les pré-sélectionnés, qui seront auditionnés, auront jusqu'au 12 mai pour remettre une offre indicative.

Les collectivités locales qui détiennent le reste du capital ont pris le temps, avec Bercy, de rédiger un cahier des charges précis pour cette cession afin d'éviter la polémique qui avait entouré la privatisation partielle de l'aéroport de Toulouse-Blagnac.

Ainsi, outre le prix, les collectivités souhaitent que l'expérience de gestion aéroportuaire et la volonté de développer l'aéroport soient prises en compte.

A Lyon, l'État détient 60% du capital, la Chambre de Commerce et d'Industrie 25%, la Métropole de Lyon 7%, la région Auvergne-Rhône-Alpes 5% et le département du Rhône 3%.

Selon les acteurs locaux, l'aéroport dans son intégralité est valorisé entre 800 millions et un milliard d'euros. Avec ses 8,7 millions de passagers annuels, il arrive au 3e rang des aéroports français, derrière ceux de Paris et celui de Nice dont l'État vend également ses parts en parallèle.