La presse mardi n'a pas de mots assez durs pour stigmatiser : « le nouveau scandale de Panama », révélé par la publication dans la presse internationale de la liste de milliers de sociétés-écran offshore au Panama permettant l'évasion fiscale et le blanchiment d'argent, grâce à « la fuite de données la plus massive de l'histoire du journalisme », selon le Monde.

Un « Who's who planétaire de l'évasion fiscale », ironise Hervé Favre (La Voix du Nord), un « Big bang planétaire », selon Jean-Michel Servant du Midi Libre et qui « donne le vertige », pour Pascal Coquis des Dernières Nouvelles d'Alsace. « Une bombe à retardement », pour Le Journal de la Haute-Marne (Christophe de Bonnefoy).

Philippe Marcacci (L'Est Républicain) souligne que les chiffres révélés par ce « nouveau scandale de Panama... rien que dans l'Hexagone, donnent le tournis ». « Ressortent de tout cela une impression de nausée et un sentiment de révolte », constate Bruno Dive dans Sud-Ouest alors que Raymond Couraud (L'Alsace) parle « de tsunami de boue ». Maud Vergno écrit dans L'Humanité que « le scandale est historique. Le choc, violent ».

Le Monde, qui publie en France ces révélations de l'opération « Panama papers », estime qu'elles « dressent ainsi une vue en coupe inédite de la mondialisation, un relevé très précis des failles souterraines qui la vouent, tôt ou tard, si rien n'est fait, à l'effondrement » car aucune lutte « ne sera crédible tant que persistera cette intuition qu'une infime part de l'humanité s'exonère, en cachette, des devoirs communs et de l'intérêt général ».

Pour Paris-Normandie (Stéphane Siret), « Panama Papers est la preuve tangible qu'il existe un monde opaque et parallèle dans lequel les puissants, qu'ils s'appellent Poutine ou Platini, naviguent en toute impunité. »

« Sale temps »

La Presse de la Manche, sous la plume de Jean Levallois, prévoit un « sale temps pour les petits malins qui se croyaient à l'abri, à l'autre bout du monde, de tromper le fisc, de blanchir l'argent de la drogue et du crime organisé ». « Ces tricheurs-là, écrit-il, il faut les frapper au portefeuille. Lourdement. Et les priver de leurs droits civiques ».

Jean-Louis Hervois de La Charente Libre, souligne que « sans surprise, les premiers noms sur la liste président quelques-uns des régimes les plus corrompus de la planète, au Maroc, en Syrie, dans les Émirats ou en Arabie Saoudite ... On ne s'étonnera pas davantage d'y croiser le nom de Balkany ». Or, nous dit Olivier Pirot dans La Nouvelle République du Centre-ouest : « si ces tricheurs avaient consenti à prendre part à l'effort national, de nombreux déficits publics seraient comblés, de nombreux programmes sociaux seraient plus aboutis... et l'imposition serait peut-être aussi moins forte. »

Même son de cloche dans La Montagne Centre-France, où Bernard Stéphan remarque que « la révélation de ce nouveau scandale de dissimulation de capitaux renvoie à l'inégalité des contribuables devant l'impôt ». En revanche, il pourrait s'agir, pour Pierre Cavret (Ouest-France) d'une « bonne nouvelle pour Bercy. Un millier de Français seraient touchés par ces révélations, dont un parti politique dont le nom devrait être révélé aujourd'hui ...une occasion inespérée de remplir, les caisses, vides, de l'État. »