Ingenico ePayments, filiale spécialisée dans le e-commerce d’un des leaders mondiaux des moyens de paiement, vient de publier la nouvelle édition de son étude annuelle sur l’usage de 3D Secure, un des principaux protocoles utilisés pour sécuriser les paiements en ligne. Elle constate un recul de son usage dans certains pays, et notamment en France.

Pour cette étude, Ingenico ePayments s’est concentrée sur un secteur spécifique du e-commerce, parmi les plus florissants : l’achat de billets d’avions et de voyages. Elle a ainsi mêlé les résultats d’un sondage mené auprès d’une centaine de commerçants internationaux de ce secteur, et l’analyse de plus de 80 millions de transactions traitées en 2015.

3D Secure reste à l’heure actuelle la technologie la plus courante pour sécuriser les paiements en ligne par carte bancaire. Elle consiste à renforcer l’authentification de l’acheteur, généralement en lui demandant de renseigner un code à usage unique reçu sur SMS. En France, les e-commerçants ont été fortement encouragés par les pouvoirs publics - notamment par l’Observatoire de la sécurité des cartes de paiement - à utiliser 3D Secure, afin de faire baisser le taux de fraude sur les paiements en ligne. La technologie rencontre toutefois quelques résistances, car elle est réputée faire grossir le taux d’abandon.

L’analyse des risques en progrès

Principal constat de l’étude : l’adoption de 3D Secure reste très variable selon les pays. Certains, comme la Chine et la Russie, ont connu une croissance importante en 2015. C’est aussi le cas, en Europe, de la Belgique, de l’Italie, de l’Irlande ou de la Norvège. A l’inverse, le nombre de transactions authentifiées par 3D Secure est en repli sur certains marchés. C’est le cas en France, mais aussi au Royaume-Uni, en Espagne ou aux Pays-Bas.

C’est surtout le nombre de commerçants ayant choisi l’authentification 3D Secure systématique qui recule. Un peu plus de la moitié des sondés ont en effet opté pour un usage sélectif de cette technologie, sur la base d’une analyse des risques de fraude. Ce recours à l’analyse de données est de fait de plus en plus fréquent dans le secteur du voyage. « Dans ce secteur, les valeurs moyennes de transaction sont élevées, ce qui oblige les compagnies aériennes et les commerçants à perfectionner sans arrêt leurs solutions de prévention des fraudes », analyse Ludovic Houri, vice-président produits et paiements d’Ingenico ePayments, cité dans un communiqué.