Deux Français de 50 et 58 ans ont été condamnés jeudi à des peines de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Bonneville (Haute-Savoie) pour avoir tenté de faire chanter une succursale suisse de la banque HSBC en 2012, selon une source judiciaire.

Bruno M., 58 ans, ancien responsable informatique chez HSBC, a été condamné à deux ans de prison avec sursis et 2.000 euros d'amende. Son comparse Hakim K., 50 ans, a été condamné à un an de prison avec sursis avec mise à l'épreuve. Ils devront aussi verser 1 euro de dommage et intérêt à HSBC.

Les deux hommes avaient été arrêtés dans la nuit du 8 au 9 juin 2012 près de Bonneville par le GIGN au cours d'une opération ayant réuni plus d'une centaine de gendarmes et policiers des deux côtés de la frontière franco-suisse. Réclamant plusieurs millions d'euros à la banque, faute de quoi ils menaçaient de dévoiler des documents confidentiels, les deux hommes avaient été arrêtés au moment de la remise de l'argent.

Ils réclamaient 5 millions d'euros

L'un des protagonistes, qui devait traverser la rivière Arve pour semer ses éventuels poursuivants, avait été arrêté en tenue de plongée. Les deux hommes avaient un casier judiciaire vierge et étaient inconnus des services de police. Ils réclamaient 5 millions d'euros, soit 4 millions pour eux et 1 million pour des associations caritatives genevoises.

Lors de l'audience de jeudi, le procureur a requis 36 mois de prison, dont quatre ferme, pour Bruno M. et 18 mois de prison, dont quatre ferme, pour son complice, selon un avocat. Me Philippe Vouland, avocat de Bruno M., a qualifié les prévenus de « pieds nickelés » lancés « dans une spirale de malfaiteurs ». « L'affaire s'est dégonflée. On s'est aperçu à l'audience qu'on avait affaire à des mecs qui ne sont pas dangereux », a fait valoir l'avocat.

Un ancien de HSBC « dans la rumination »

Son client, licencié par HSBC, « était dans la rumination » au moment des faits, a-t-il expliqué. « Son licenciement est allé au-delà de la blessure narcissique. Il est tombé dans un véritable gouffre, a vécu un effondrement qu'il n'a pas su surmonter. »

L'ancien cadre a dit à la barre avoir été en possession de données confidentielles de clients de la banque mais les avoir détruites. « Ils ont tout reconnu », a assuré Me Vouland, selon qui il n'y a « aucun risque de récidive ».