« Devenir le premier assureur-vie en France. » Le groupe Crédit Agricole affirme son ambition dans son nouveau plan stratégique 2016-2019. Crédit Agricole Assurances est actuellement le deuxième assureur-vie en France, derrière CNP Assurances.

CNP Assurances, Crédit Agricole Assurances et Axa. Le podium des gestionnaires d’assurance-vie en France cache d’importantes disparités en termes d’encours : 271 milliards d’euros fin 2014 pour le premier, grâce à ses contrats « maison » mais surtout grâce aux contrats distribués par la Caisse d’Epargne (1) et la Banque Postale ; 228 milliards d’euros pour Crédit Agricole Assurances ; 120 milliards pour Axa. Ce dernier est talonné par BNP Paribas Cardif selon les chiffres clés de la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA) et ne semble pas jouer dans la même cour que les deux leaders.

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Sur le segment de l’assurance-vie, Crédit Agricole Assurances, filiale du groupe éponyme, regroupe Prédica, poids lourd gérant les contrats bancaires distribués dans les caisses régionales et dans le réseau LCL, mais aussi le plus petit assureur Spirica, filiale à 100% depuis 2010 et spécialisée dans l’épargne patrimoniale.

« Faire accroître la part d’unités de compte »

Dans le document « Ambition stratégique 2020 » dévoilé ce mercredi, le groupe Crédit Agricole annonce un encours global de 260 milliards d’euros fin 2015 en « épargne et retraite », pour un objectif de 285 milliards fin 2019. Dans ses résultats annuels 2014, Crédit Agricole Assurances annonçait un encours de 249 milliards d’euros fin décembre 2014, ce qui permet de pointer une différence méthodologique avec le décompte de la FFSA. Dans son nouveau plan stratégique, le groupe de la banque verte revendique toutefois clairement sa volonté de dépasser CNP Assurances sur le segment de l’assurance-vie en s'imposant comme le « premier assureur-vie en France » et « un acteur majeur sur les retraites collectives ».

Pour cela, le groupe compte notamment « développer l’activité retraite auprès des clientèles bancaires », citant des produits tels que le Perp ou le contrat Madelin. Sur l’assurance-vie, l’accent sera donné au développement des supports en unités de compte (UC). Ces supports sans garantie en capital représentent 19% des encours de Crédit Agricole Assurances à la fin 2015 : le groupe souhaite porter cette proportion à 25%, afin de limiter la domination des fonds en euros « au regard du contexte de taux bas ».

Promouvoir la gestion conseillée

La mise en place de « modes de gestion d’épargne assistés », autre objectif du groupe, répond à cette même problématique : guider les clients vers les UC, plus risqués que le fonds en euros mais potentiellement plus rentables, en leur proposant une assistance. Le plan stratégique cite ainsi parmi les modes de gestion à promouvoir la gestion sous mandat et la « gestion conseillée ou accompagnée ». D’ici 2020, le groupe veut qu’un tiers de ses « clients patrimoniaux » soient « équipés en mandats – gestion conseillée » en France.

(1) Le dernier accord entre CNP et BPCE prévoit que CNP continue de gérer les contrats d'assurance-vie existants de la Caisse d'Epargne, mais les nouveaux, ouverts à partir du 1er janvier 2016, seront gérés en interne, au sein du groupe BPCE. Lire à ce propos : BPCE et CNP : nouvel accord sur l'assurance-vie et l'assurance emprunteur pour la période 2016-2022